
Contrairement aux bornes de recharge des grands réseaux, nos prises électriques ont des déperditions. Hélas, leurs pertes peuvent atteindre 30 % de l’électricité consommée... et donc payée.
Moins cher mais gâché. Quand on branche sa voiture à son domicile, on paie moins cher que sur les bornes des réseaux car les prix d’EDF (qui fournit 70% des consommateurs résidentiels en France) sont réglementés par l’État. Le distributeur pratique aussi des tarifs de nuit, on comprend donc le choix d’une majorité de Français de se recharger à la maison plutôt que sur des bornes de réseaux dédiés. Sauf que c’était avant de réaliser combien ils perdaient d’énergie, soit autant de temps que d’argent.
Une wallbox – un boîtier afin de recharger une voiture électrique – installée au mur de notre garage. Max 11 kW, mais limitée dynamiquement si nécessaire. Nous avons 17 kW pour tous les appareils dans la maison, y compris le chauffage et le sauna… pic.twitter.com/C31ZbF756t
— Ossi Koskela (@ossikos) July 1, 2021
Deutsche Qualität. C’est le très sérieux club auto allemand ADAC qui a réalisé des tests sur 4 véhicules différents pour comparer l’énergie consommée sur le compteur d’un côté et la recharge réelle de la batterie de l’autre. La recharge était effectuée une fois en se branchant sur des boîtiers muraux (telle la Wallbox commercialisée chez nous) de 11 kW et 5,5 kW, et une autre en se branchant directement sur une prise domestique (2,3 kW). Leurs mesures montrent des pertes autour de 5 à 10 % pour les boîtiers alors que les prises domestiques présentent elles un gaspillage de 12 à 24,2 %.
En clair : jusqu’à un quart des kilowattheures consommés et facturés par votre fournisseur n’arriverait pas jusqu’à votre batterie.
En prenant en exemple une citadine française, la perte est évaluée à 120 € par an en roulant 10 000 kilomètres par an et en se rechargeant exclusivement à domicile. Mais la responsabilité n’est pas uniquement celle du propriétaire qui a préféré une prise à l’installation d’une borne…
Parti en fumée. Les raisons invoquées par l’étude des Allemands incluent l’énergie perdue en chauffant les différents composants intermédiaires et le transformateur (pour obtenir du courant continu). S’y ajoutent encore les composants électroniques qui restent allumés pendant la charge ainsi que la longueur du câble entre la prise et le chargeur (dans votre voiture). On peut atteindre ainsi 30 % d’énergie produite pour “rien”.
Leur conclusion est qu’en se branchant dans son garage, on paie pour une énergie qui ne sert pas à recharger sa voiture, allongeant donc d’autant la durée de recharge. L’ADAC souligne aussi que ces pertes ne sont pas indiquées par l’ordinateur de bord et demande aux constructeurs de signaler la perte afin que l’automobiliste soit conscient de l’énergie gaspillée et du temps qu’il pourrait gagner ailleurs. En ces temps d’inflation et de crise énergétique, une telle information pèsera surement lourd dans le choix des consommateurs, entre thermique et électrique.