Chargement en cours. Les stations-service se transforment, les supermarchés s’équipent… Toute la France s’active pour tenir le plan ordonné par le gouvernement. À savoir, atteindre les 100 000 points de recharge ouverts au public fin 2021. Quand on sait qu’il y a à peine 30 000 bornes déjà connectées, cela signifie tripler ces infrastructures en un an. Un sacré défi, mais aussi un indispensable pour lever les barrières à la mobilité électrique nécessaire à la baisse des émissions carbonées. Toutefois, on peut se demander si ce chiffre est suffisant ou trop ambitieux.

Une Europe basse tension. Vu de Bruxelles, tout va bien. On estime que, pour proprement servir ses automobilistes, un pays doit offrir 1 borne pour 10 voitures et les répartir correctement sur son territoire. Problème : il n’y a pas plus de 200 000 bornes de recharge installées en Europe. A fortiori, elles sont majoritairement installées dans quatre pays : les Pays-Bas (champions avec 51 000 prises), l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni. Nous serions donc correctement dotés niveau infrastructure. C’est niveau automobile que cela ne va plus.

Trop de voitures ? Fort d’une politique de subventions forte, les Français ont massivement troqué leur voiture thermique pour une électrique. Cet été, les immatriculations ont grimpé de 219% alors que les ventes baissaient de 6,5% dans l’automobile. Depuis janvier, plus de 98 000 voitures hybrides ou électriques ont pris la route. Paradoxalement, une fois ajoutées au parc déjà roulant, il y en a… trop. On compte désormais 1 borne pour 11 voitures rechargeables seulement.

⌚️Fin du suspense : le nombre de points de #recharge ouverts au public en France stagne (28 928) ! Un coup de boost est nécessaire pour atteindre l’objectif des 100 000 #bornes du Gouvernement. La reconduction d’@AdvenirVE
va en ce sens. @gireve ➡️https://t.co/TfbC0JPEQ0 pic.twitter.com/Tb8eZOw3lZ

— Avere-France (@AvereFrance) November 6, 2020

L’Association européenne des constructeurs automobiles (AECA) met les warning : le risque est à nouveau de voir les achats d’électriques chuter par crainte de ne pouvoir trouver de borne libre. D’autant que leur répartition est imparfaite (les autoroutes sont mal pourvues) et que les recharges rapides manquent puisque la majorité des bornes sont inférieures à 22 kW.

La France à la maison. La bonne nouvelle en attendant que le réseau s’étende est que selon l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere) les Français se rechargent à domicile dans 90% des cas. Cela tombe bien, entre les parkings des entreprises et les garages des particuliers, on estime à 300 000 le nombre de bornes privées. La mauvaise ? Elles sont déjà comptées dans le pool actuel de la France. À défaut du bout du tunnel, on voit déjà la lumière.