
L’engin de The Metals Company a été conçu pour récupérer des métaux dans les profondeurs des océans, appelés « nodules polymétalliques », qui contiennent des éléments essentiels pour la production de batteries : le cobalt, le nickel, le cuivre. Il s’agirait de la source « la plus propre » pour les fabriquer.
De l’eau à la route. Si une voiture électrique a l’avantage de ne pas émettre de CO2, la production des batteries est un point noir. L’extraction de métaux rares, comme le nickel ou le cobalt ou encore l’utilisation d’eau pour la production des puces électroniques font, à juste titre, grincer des dents. Mais comme il paraît évident de protéger les ressources naturelles présentes sur terre, des entreprises se forcent à chercher des solutions viables, moins polluantes et plus respectueuses de l’environnement.
C’est le cas d’un cabinet d’architecture danois (Bjarke Ingels Group) et d’une société spécialisée dans la récolte de métaux dans les océans basée à Vancouver (The Metals Company). Ensemble, ils ont imaginé un robot autonome et aquatique, qui ressemble à un stade de football moderne, pour aller sillonner les fonds des océans à la recherche de « nodules polymétalliques », des concrétions minérales (ce sont comme des roches) riches en manganèse, cobalt, nickel ou en cuivre.
34 milliards de nodules. Comme l’explique le site de The Metals Company, « formés sur des millions d’années en absorbant les métaux de l’eau de mer, ces nodules ne sont pas attachés au fond marin abyssal et sont presque entièrement composés de matériaux utilisables. Contrairement aux minerais terrestres, ils ne contiennent pas de niveaux toxiques d’éléments lourds et la production de métaux à partir de nodules génère 99% de déchets solides en moins, sans résidus toxiques. » En d’autres termes, ces pierres naturelles au fond des océans sont une ressource propre pour la construction de batteries destinées aux véhicules électriques. Dans l’idée, à travers un long tuyau, les métaux transiteront vers un bateau de 215 mètres de long qui sert de plateforme pour le stockage avant de l’acheminer vers une usine de traitement.
L’un des endroits où The Metals Company compte récolter le métal s’appelle la zone de Clarion Clipperton. C’est une surface de 9 millions de km2 entre Hawaï et le Mexique où il y aurait, selon l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, 34 milliards de tonnes de « nodules ».
75% moins polluant. Selon les estimations faites par les deux entreprises, avec une flotte de 10 navires, elles pourraient ramasser 40 millions de tonnes de métal d’ici 2050, assez pour produire 280 millions de batteries. Une étude menée par des chercheurs américains, et publiée dans le Journal of Cleaner Production en 2020, montrait que « la production de métaux de batteries à partir de nodules polymétalliques pourrait réduire de 70% à 75% les émissions actives du secteur », comme le rapporte Clubic.
Des contrats pour autoriser la collecte de ces minéraux sont d’ores et déjà en cours, même si l’organisation Greenpeace s’y oppose par craintes d’une perturbation de l’écosystème marin. Mais pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, il faut absolument trouver des solutions pour dépolluer la production des batteries.
Crédits photos : Bjarke Ingels Group & The Metals Company
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— The Metals Company (@themetalsco) May 12, 2021