
Une voiture électrique est-elle vraiment propre ? Et pourquoi n'inclue-t-on pas la pollution générée par sa construction en usine ? Deux questions auxquelles le constructeur Polestar souhaite répondre avec la "0 project", une voiture sortie d'un futur pas si lointain puisqu'elle pourrait être commercialisée en 2030.
Objectif nul. Ça se confirme, le vent tourne. Après des décennies à glorifier la vitesse, il semble que l’industrie automobile souhaite aujourd’hui mettre en avant d’autres chiffres que ceux du compteur, et paradoxalement, glorifier le 0. Pas comme 0 km/h, mais comme 0 émission de Co2. Un pur fantasme jusque là, puisque même les voitures électriques annoncées comme “non polluantes” le sont fatalement toujours un peu, ne serait-ce qu’en raison de l’extraction de minerais nécessaires à leur fabrication, aux coûts de transport d’une usine à un concessionnaire ou même de l’électricité produite à partir, dans certains pays comme l’Allemagne, du charbon.
« Aujourd’hui, la Polestar 2 quitte les portes de l’usine avec une empreinte carbone.
En 2030, nous voulons présenter une voiture qui n’en a pas »,
Bref, autant de raisons pour les détracteurs de “voitures vertes” d’accuser constructeurs et autorités de greenwashing. Et c’est précisément ce faux procès en sorcellerie que souhaite combattre la marque suédoise Polestar avec ses modèles électriques.

L’entreprise, qui produit depuis 2019 des voitures électriques, désire aller encore plus loin et refuse publiquement “de compenser les émissions de carbone en plantant des arbres”, ou encore d’avoir recours au rachat de crédits carbone à des entreprises moins polluantes. Pour arriver à ce challenge consistant à fabriquer la Polestar 0 Project, qui deviendrait dès lors le premier modèle véritablement inoffensif pour la planète, la firme n’a pas encore détaillé son plan écologique, mais l’on sait déjà qu’elle souhaite éradiquer toutes les émissions de dioxyde de carbone liées à la production des modèles avec un recours obligatoire aux énergies renouvelables.
2030, c’est à la fois loin et très près. Si tout se passe bien, les voitures électriques devraient être 30 fois plus nombreuses qu’aujourd’hui sur les routes. Et tout le monde aura bien compris qu’aucune marche en arrière ne sera faite sur la mort annoncée des moteurs thermiques.