
Alors que la tragédie climatique s'accélère dans la région du pôle Nord, la fonte des glaces pourrait laisser la place à de nouvelles opportunités. Une chance pour loger la surpopulation mondiale ?
Sous la neige, la verdure. En Arctique, les sols glacés pourraient bientôt devenir de grandes prairies. Selon une étude environnementale parue mi-octobre, une végétation se fraye d’ores et déjà un chemin à travers le permafrost, cette partie du sol qui est (normalement) gelée tout au long de l’année. L’équilibre de la toundra est d’autant plus bouleversé que de nouvelles plantes apparaissent, d’une hauteur de plus en plus importante, affirment les scientifiques dans la revue Nature.
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Si le phénomène inquiète, il ouvre la porte à la culture du sol. Une chance pour l’agriculture en terre polaire qui s’accompagne de graves conséquences : de la libération de CO2 et de méthane dans l’atmosphère, à la destruction de l’habitat d’espèces animales et végétales.
Terre convoitée. Ces mutations rapides posent des questions tant sur le plan de la protection environnementale que sur celui de l’accessibilité d’un espace jusqu’ici dominé par les glaces. Les perspectives d’exploitation d’une nouvelle route maritime et de ressources pétrolifères et gazéifères ont entraîné une telle immigration vers l’Arctique que, sur 4 millions d’habitants, les autochtones sont désormais minoritaires dans la plupart des régions. La Russie, par exemple, a repris le développement de la terre François-Joseph, et les États côtiers se disputent des territoires dont le potentiel est en dégel.
Smart (cold) city. En septembre, un consortium d’universitaires russes, norvégiens, canadiens, finlandais et américains a lancé un projet pour le développement de municipalités intelligentes en Arctique. Ils souhaitent s’inspirer de l’expérience existante en matière de smart cities comme « facteur de développement économique durable » pour cette région. À défaut de contenir ses désirs de conquête, on peut espérer que l’humain pourra donc, au mieux, essayer de limiter son impact.