
Amphibie, auto-suffisant et entièrement recyclable: le premier village pour réfugiés climatiques
Sauf grand retournement de situation mondiale, on ne se dirige pas vers une diminution des niveaux des océans du globe. D’ici 2100, les océans pourraient avoir grimpé de 50 à 90 cm selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Au risque d’immerger en partie ou totalement les Pays-Bas, le Vietnam, le Bangladesh ou l’Egypte. Mais ça vous le savez déjà n’est-ce pas ? Certains architectes anticipent déjà cette situation en déplaçant l’habitat sur les eaux pour imaginer la ville de demain.
C’est le cas de Vincent Callebaut, un architecte franco-belge venu tout droit du futur. Lui et ses équipes ont conçu LilyPad, une cité-flottante en forme de nénuphar à destination des réfugiés climatiques. Chaque ville peut accueillir 50 000 habitants. Trois baies permettraient d’accueillir les bateaux. Au centre, les eaux de pluie récupérées et traitées forment un lagon. Tout autour, trois montagnes dédiées au travail, au commerce et aux loisirs. Le tout est recouvert d’une strate de logements végétalisés en jardins suspendus et traversée par un réseau de rues.

“Le but est d’instaurer une coexistence harmonieuse du couple Homme/Nature et d’explorer de nouveaux modes d’habiter la mer en construisant avec fluidité des espaces collectifs de proximité , des espaces d’inclusion sociale agréables et propices à la rencontre de tous les habitants – autochtones ou allochtones, habitants récents ou anciens, jeunes ou âgés”, explique l’architecte sur son site internet.
Nouvelle planète, nouveau lieu de vie
Il ne s’agit pas de coloniser les mers mais plutôt de transformer, d’adapter nos lieux de vie à l’eau et plus généralement à tout notre environnement. Car la ville de demain sera auto-suffisante et écologique comme la première ville qui fonctionne uniquement à l’énergie solaire dont Detours vous parlait. Mais mieux, elle sera conçue comme un écosystème naturel, capable de produire plus d’énergie (verte évidemment) qu’elle n’en consomme.
Certains vont même plus loin, à l’image de la Sub Biosphere du britannique Phil Pauley qui a repris le projet de ville flottante capable de plonger sous les eaux en cas de besoin. Développé pour la première fois dans les années 60 par l’architecte américain Buckminster Fuller, ce projet envisage des villes composées de huit “cellules” pouvant abriter 100 habitants chacune. Loin d’être une fiction, il a déjà été approuvé par l’US Navy.

Certains ont aussi pris au pied de la lettre l’expression “prendre le large”. Le Seasteading Institute a pour projet de couvrir la planète de “cités-nations” flottantes échappant carrément à la souveraineté des états, ce qui ne manque pas d’en effrayer certains. Principalement encouragé et financé par des entrepreneurs venus de la Silicon Valley, le projet Artisanopolis est composé de blocs à fonction bien définie (habitat, énergétique, espace vert, port…). Convainquant sur le papier. Voyez plutôt :
Qu’on le veuille ou pas, nos villes seront bien obligées de s’adapter à la montée des eaux. Au lieu de paniquer, mieux vaut s’enthousiasmer des possibilités offertes pour repenser notre habitat !