À 4 heures de Paris, mais à des années-lumière de nous. En arrivant à l’entrée du quartier de Bolwoningen, ces étranges maisons-bulles se reflètent sur l’eau d’un petit lac artificiel. On se croirait dans une affiche de science-fiction. Ou carrément sur une autre planète ! Et pourtant, ces habitations complètement futuristes ne datent pas d’aujourd’hui. Elles ont été construites en 1984 – année orwellienne, s’il en est – par l’architecte Dries Kreijkamp dans le cadre d’un programme expérimental d’habitations lancé en 1968 – année de tous les possibles, évidemment.

Faible impact. Chacune de ces cinquante maisonnettes posées sur un cylindre mesure 5,50 mètres de diamètre. Leur forme sphérique limite l’encombrement et requiert un minimum de matériaux de construction, conférant à l’ensemble des qualités écologiques évidentes. À l’intérieur, la surface habitable est de 54 m². Optimale selon son inventeur, ni trop ni manque. On y trouve salon, cuisine, salle de bain, toilettes et chambre à coucher, le tout éclairé par onze fenêtres disséminées un peu partout.

Que la sphère soit avec vous. Dries Kreijkamp, qui nous a quitté en 2014, a étudié les habitats aux quatre coins du monde. En observant les huttes africaines et les igloos esquimaux, il en est arrivé à la conclusion que l’être humain est fait pour vivre dans une bulle : « Nous naissons dans une sphère [fœtus], vivons sur la terre [globe], alors pourquoi ne vivons-nous pas dans une sphère ? » L’avenir (fort lointain) semble lui donner raison puisque le jeune Luke Skywalker lui-même a grandi… dans une maison-bulle. Mais celle-ci était à demi-enterrée, car sur la planète Tatooine il fait bien plus chaud qu’aux Pays-Bas.