
Le ministère de l’Écologie vient d’annoncer les 15 villes françaises qui instaureront en 2020 des zones à faible émission, interdites d’accès aux véhicules sales à certaines heures. Liste et décryptage.
ZFE is the new ZCR. On avait déjà les zones à circulation restreinte. D’ici 2020, il y aura les zones à faible émission (ZFE). C’est facile, c’est exactement la même chose, sauf que les objectifs fixés ici consistent à réduire la pollution plutôt que les bouchons – deux faces d’une même pièce. Jusqu’ici expérimentées à Paris et Grenoble, 12 autres métropoles se sont engagées à les mettre en place sous deux ans :
Aix-Marseille, Clermont-Ferrand, Fort-de-France, Lyon, Montpellier, Nice, Reims, Saint-Étienne, Strasbourg, Rouen, Toulouse, Toulon et le Grand Paris rejoignent donc Grenoble et Paris.
(Pas) rouler. Le concept ne change pas : limiter l’accès d’une voie (pour rouler comme pour stationner) aux seuls véhicules « propres » aux heures de pointe. Côté conducteur, la sélection s’exercera grâce aux 10 millions de vignettes Crit’Air déjà remises par le ministère de la Transition écologique et solidaire. Côté territoire par contre le projet est moins bien cartographié. Ce sont les collectivités territoriales qui fixeront où et quand on peut (ne pas) rouler.
Le ministère reconnaît « une mise en place très souple » dans son communiqué, se contentant de citer des exemples incitatifs : les hyper-centres comme périmètre, les poids-lourds comme cibles, ou un calendrier d’exigences « progressif jusqu’en 2024 »… L’État prévoit une enveloppe budgétaire de 35 millions d’euros, mais essentiellement pour fournir des études et des mesures d’accompagnement pour le déploiement des ZFE.
Les absents ont toujours tort. Bien sûr, la mesure vise à assainir l’air de ces 15 agglomérations en limitant la concentration de dioxyde d’azote. « L’évaluation des impacts sur la qualité de l’air diffère d’une ZFE à une autre mais, selon les cas, des réductions de concentrations dans l’air de NO2 et PM10 jusqu’à 12% et de 15% de PM2,5 peuvent être observées. » Notons que c’est aussi pour éviter des sanctions de la Cour de justice de l’Union européenne.
Nos voisins ont déjà installé 200 ZFE, et l’Union a recensé une liste noire de zones en France qui dépassent les plafonds atmosphériques autorisés. Coïncidence, elles sont au nombre de 15… La mauvaise nouvelle : la vallée de l’Arve (entre Chamonix et Annemasse) et Valence n’ont pas prévu de ZFE pour le moment. Sûr qu’on toussera moins en ville, mais encore un moment dans les ministères.