Vous êtes bien arrivé. Ni ville, ni transport, l’aéroport est un lieu universel. Un passage obligé quelle que soit votre destination, il incarne le meilleur symbole d’une époque de nomades. Comme le jour et la nuit, remplacés par des néons perpétuels, le temps y est aboli. Nulle surprise donc à ce qu’il inspire les artistes du monde entier, ébahis par le brassage des nations qui se croisent dans ce laboratoire social. C’est ce creuset qu’ouvre La Gaîté Lyrique jusqu’au 21 mai, en reprenant et étendant l’exposition Terminal P, d’abord montée à La Panacée, Centre d’Art Contemporain de Montpellier.

Destination inconnue. C’est un aéroport idéal et atypique, alignant les indispensables passerelles, panneaux d’affichage déroulant, hall de départ, portiques de contrôle d’identité et même des toilettes ! Oui mais, ici rien n’est réel. Poésie imprimée, villes imaginaires illisibles, logiciel d’analyse biométrique vous confondant avec d’autres personnalités… Le petit monde clos dans lequel vous évoluez est une création. De qui ? De dix-neuf artistes de treize nationalités, Se bousculent dans le couloir aérien des plasticiens, des architectes, des programmeurs, des musiciens même.

Derrière la performance de cet aéroport virtuel se dresse une carte de l’époque  : contrôle, sécurité, identité, technologie, transport, information, énergie, virtuel, migration etc. Tout ce que vous cherchez à oublier en partant… en vacances ? Oui mais alors il faudrait encore vous envoler. Fan d’art pluridisciplinaire observateur du monde, l’embarquement a commencé, vous êtes attendu Porte A. Comme A voir.

La Gaîté Lyrique, 3 bis Rue Papin, 75003 PARIS
« Aéroports / Ville-monde » du 23 Février au 21 Mai 2017