La société danoise MX3D, à l’origine de ce défi, veut aller plus loin que les Espagnols. Le pont ne sera pas imprimé en plusieurs pièces assemblées ensuite sur place, comme celui de Madrid. Il sera construit in situ grâce à deux imprimantes robotiques placées de chaque côté. Celles-ci coulisseront au fur et à mesure de son édification, fabriquant leur propre structure de soutien. Pour cela, les têtes d’impression sont capables de chauffer le métal à 1500°C et de le souder goutte à goutte pour lui donner la forme voulue.

Finition soignée. La performance technique ne devant pas effacer les qualités esthétiques de l’ouvrage, MX3D s’est associée à Joris Laarman. L’homme est déjà bien connu dans le petit monde du design. Il appartient à l’« école d’Eindhoven », devenue fameuse durant les années 2000 pour ses objets provocateurs et audacieux. Si la passerelle en béton imprimée à Madrid est perfectible, celle de Joris Laarman devrait être de toute beauté avec ses lignes végétales entrelacées, signature visuelle du designer.

Un pont trop bien. Cette jolie passerelle enjambera le canal Oudezijds Achterburgwal. Célèbre pour son nom imprononçable par le francophone moyen, il marque la séparation entre le notoire Quartier Rouge et le reste de la ville. La date de réalisation, bien que prévue pour 2017, n’a pas encore été divulguée. Si l’expérience est une réussite, l’impression 3D de structures en acier devrait révolutionner le BTP : elle permettra d’élaborer des structures complexes au-dessus du vide tout en épargnant la vie des ouvriers.