
Quand on ne part plus au bureau le matin, comment être sûr d’avoir quitté le boulot le soir ? Certains choisissent de faire le trajet avant et après le télétravail. Si si...
Point mort. En mai 2020, 40% des salariés français se sont retrouvés en télétravail, alors qu’1 sur 2 n’avait jamais expérimenté ce système jusqu’alors. Un changement brutal, drastique, souvent subi. Mais un an après, deux tiers d’entre eux souhaitent continuer de télétravailler au moins une fois par mois. Pourquoi ? Parce qu’ils gagnent du temps. Une étude de l’ADEME chiffrait cette réduction des déplacements autour de 2,4% : « On passe de 9 km [effectués] un jour de travail à 5,5 km un jour de télétravail. » Pas besoin de rappeler qu’on parle de trajets aux heures de pointe, entre bouchons, métros bondés et pics d’ozones, si ? Sauf que nombreux sont ceux qui regrettent ces déplacements.
Pour les « navetteurs » (usagers des transports en commun pour rejoindre leur lieu de travail), c’était un créneau dédié à la lecture, l’écoute d’un podcast ou de musique. Idem pour les automobilistes qui en profitaient pour suivre l’actu à la radio ou passer des coups de fil. Sans parler des vélotafeurs dont les mollets ont des démangeaisons. Arrive un moment où vous finissez par reprendre le chemin du bureau, même sans devoir y aller.
“There needs to be a contrast to set off ‘home Holly’ from ‘work Holly.’”
Get up, get dressed, and walk around the block. Months into working from home, people are trying "fake commutes" to create a line between the job & personal life. My latest ahed.
https://t.co/lJkDZQYoIl— jennifer levitz (@jenniferlevitz) January 11, 2021
Voyage en absurdie. Le Wall Street Journal raconte ainsi les expériences de ceux qui regrettent ces trajets. Comme ce consultant de Floride qui prend le volant deux fois par jour. Il ne va pas au travail, il traverse sa banlieue pour aller chercher un café à emporter… au lieu d’en faire chez lui.
Surtout, il sort systématiquement sa voiture à 7h du matin pour être sûr d’être dans les bouchons. Et rebelote le soir.
Une cadre de l’université de Portland raconte comment elle s’offre chaque matin une trotte d’un quart d’heure avant d’être au boulot. Sur son laptop, chez elle, dès 9h. Juste pour avoir une coupure mentale entre “elle au bureau” et “elle à la maison“.
Vive la bagnole. Des expériences similaires ont été constatées chez nous aussi : pendant les confinements, nos gendarmes ont arrêté un automobiliste parti « chercher du cassoulet » à plus de 100 km de chez lui et un autre en route pour « nettoyer son bateau » alors qu’il habite à 230 km de la côte. Avouez-le, la voiture vous manque, c’est tout. Normal, cet habitacle est aussi un peu chez vous.
Si par contre vous en venez à regretter la course effrénée pour attraper le bus ou l’odeur du métro, c’est que vous fuyez le télétravail. Dans ce cas, repensez votre emploi du temps : le temps gagné doit être réaffecté à des loisirs ou du repos. Sinon, au lieu de travailler de chez vous, vous finirez par habiter votre bureau.