Un carburant vert (et jaune). Dans l’université de l’Ohio, des chercheurs ont mis au point un catalyseur pouvant extraire l’hydrogène de l’urine — méthode moins énergivore que l’extraction de l’hydrogène de l’eau — et ainsi faire rouler une voiture. Comme le résume Wired, on pourra bientôt « remplir un réservoir en en vidant un autre ». Encore plus fort : les scientifiques, qui ne manquent décidément pas d’ambition, bossent aussi sur un carburant pour fusées à base d’urine. Quelques problèmes logistiques devront être résolus avant toutefois : d’après leurs calculs, il faudrait le pipi de toute la population des Pays-Bas (soit 17 millions de personnes) pour faire décoller Ariane 5.

Engrais naturel. Notre urine est composée à 95% d’eau. Le reste, ce sont des éléments nutritifs comme le phosphore, le magnésium et le potassium, bref plein de bonnes choses pour les plantes. Des jardiniers l’utilisent déjà diluée comme fertilisant. Les scientifiques sont aussi capables d’extraire, sous forme de granules, du phosphore de notre urine et d’en faire de l’engrais. Ne riez pas, sachant que les réserves mondiales de phosphore minéral arrivent à épuisement, le pipi sera bientôt la solution pour faire pousser nos tomates.

À votre santé ! Eh oui, boire son urine ne fait pas de vous un(e) scatophile, mais un adepte de la médecine douce. Car, bien qu’on nous ait appris depuis la tendre enfance que « le pipi, c’est dégoûtant », le liquide doré est pourtant le plus vieux médicament du monde. Depuis des siècles, l’urinothérapie permet de soigner les problèmes de peau, l’asthme, les rhumatismes et est utilisée comme fortifiant immunitaire. Pour celles et ceux qui souhaiteraient sauter le pas, sachez juste qu’il est recommandé de ne pas en boire plus d’un verre par jour (que vous pouvez couper avec du jus de pomme ou de la bière). Si possible la sienne, et non celle des autres.

Mais surtout, le pipi pourrait bientôt sauver des vies : des scientifiques chinois viennent de breveter une méthode pour fabriquer des cellules-souches neuronales de haute qualité à partir d’urine humaine. En Angleterre, on est en train de modéliser un dépistage du cancer de la prostate rien qu’en mesurant son flux et son débit.

Énergie cool à renouveler. Un être humain se vide en moyenne de 40 000 litres d’urine durant une vie − l’équivalent d’un gros camion-citerne − malheureusement, tout cela finit dans les égouts. Mais ici et là, des individus se mobilisent pour en finir avec ce gâchis comme la startup Ecosec, à Montpellier, qui développe une gamme de toilettes sèches capables de séparer le pipi des fèces afin de valoriser ce précieux liquide doré. Alors, toujours dégoûté ?