
Bientôt la fin des immenses plaques de déchets dans l’océan ?
La startup clermontoise Carbios faisait jeudi 9 avril la une de la prestigieuse revue scientifique Nature. Pourquoi un tel honneur ? Parce que l’entreprise a mis au point une solution révolutionnaire permettant de recycler à l’infini l’un des plastiques les plus produits dans le monde : le PET. Une avancée majeure en terme d’économie circulaire étant donné l’utilisation à outrance de ce plastique servant aussi bien pour les bouteilles d’eau ou de soda, les flacons de gel douche ou même les tissus synthétiques (type vêtements en « polaire »).
This week on the Nature cover: Clearing the bottleneck. Engineered enzyme promises efficient route to recycle and reuse PET plastics. Browse the issue here: https://t.co/KULMDUTqv2 pic.twitter.com/t0RSzaolJg
— Nature (@nature) April 8, 2020
Recyclé aussi facilement que du verre. Une bonne nouvelle et un pas de géant puisque jusqu’à présent aucune technologie ne permettait de récupérer 100% de la matière. Avec la solution de Carbios, le PET se recycle aussi facilement que du verre. Son innovation s’axe autour d’un enzyme « glouton » trouvé dans la nature puis modifié en laboratoire. La molécule décompose 90% du PET en dix heures, puis sépare les résines qui le composent avant de les purifier et de les réassembler. Ces matières ainsi récupérées peuvent servir à fabriquer un PET comme neuf.
Bientôt chez Pepsi, Nestlé ou L’Oréal. L’innovation intéresse évidemment d’ores et déjà plusieurs industriels. Des grands groupes comme Pepsi, Nestlé ou L’Oréal apportent leur soutien à Carbios et l’autorisent même à tester sa technologie sur leurs produits. L’État français n’est pas loin non plus puisqu’il a investi dans la technologie via BPI France et l’Ademe. Avec une innovation aussi prometteuse en main, Carbios pense sa prochaine étape en grand.
D’ici 2023, la startup clermontoise souhaite construire une usine capable de traiter 100 000 tonnes de plastique par an. Une ambition plus que louable : pour l’instant seul 10% du PET mis sur le marché sont effectivement recyclés.