La bonne piste. Plus de 100 000 personnes jaillissent des métros et RER de La Défense chaque matin, entre 8h30 et 9h30. D’habitude on parle de la saturation des transports, mais en période de crise sanitaire, on voit surtout exploser les risques de contamination. On pourrait s’attendre à ce que chacun empoigne un vélo, comme ce fut le cas pendant les grèves de 2019, sauf que c’est dangereux : 160 000 véhicules passent chaque jour sur l’axe qui s’étend des Tuileries à La Défense, et ce n’est guère plus simple côté Courbevoie. Faisant alors appel à « l’urbanisme tactique », les maires du Grand Paris ont lancé en urgence la construction de pistes cyclables temporaires.

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Départ : 13 mai – Arrivée : l’avenir. Des voies automobiles ont pour cela dû être neutralisées : entre Neuilly-sur-Seine et le pont de Neuilly, les automobilistes ne circulent plus que sur la voie de gauche. De même à l’intérieur du tunnel. Si à terme la voie sera bidirectionnelle, deux pistes à sens unique sont pour le moment matérialisées, de chaque côté de la route. Encore en cours, les travaux se terminaient semaine dernière sur l’avenue Charles de Gaulle à Neuilly-sur-Seine et s’activent désormais sur le boulevard à Courbevoie. Si le déconfinement des cyclistes aura du retard, le chantier sera terminé mercredi 13 mai assurent les élus au Parisien.

Franchement c'est super. On a hâte de voir les prolongations dans @hautsdeseinefr Nous allons avoir des liaisons directes sur notre territoire @EPT_POLD pour rejoindre @ParisLaDefense et @VilleParis Il aura fallut les grèves et une crise sanitaire pour remettre le 🚴‍♀️ à sa place https://t.co/rJ8zADhe2D

— Collectif Vélo Paris Ouest La Défense (@VeloPOLD) May 6, 2020

Certains n’y verront que quelques lignes jaunes et des potelets en plastique rapidement fixés sur la chaussée. Mais pour le reste du monde c’est le symbole de la tant attendue « vélorution » : on peut enfin travailler dans le centre névralgique du business français et préférer le vélo. On peut enfin se rendre de la Porte Maillot à l’esplanade en toute sécurité et sans polluer. Il aura fallu une crise de l’ampleur du coronavirus pour y arriver mais les pouvoirs publics l’ont fait.

Des automobilistes se plaindront sans doute du risque de bouchons mais l’équation ne se pose pas ainsi : la voie étant sécurisée (et non juste peinte au sol) on peut s’attendre à ce que beaucoup de monde troque le volant pour le guidon, réduisant le nombre de voitures sur la route. S’il manquait de quoi les convaincre, le collectif Mieux se Déplacer à Bicyclette y voit un sacré raccourci : « On va facilement gagner un quart d’heure sur cet itinéraire », déclarait l’un des responsables.