
Ils n’auront plus besoin de chauffage tout en nous débarrassant de déchets non dégradables et toxiques.
Rechapés. À 30 minutes au sud d’Orléans, deux trentenaires se sont bien activés depuis six mois. Employés d’une association de protection de l’environnement, Tatiana Chartrain et Pascal Veronneau ont fait le tour des garages et décharges sauvages pour récupérer des centaines de vieux pneus. Armés de ces étranges munitions, ils se sont alors lancés dans un sain combat : créer une maison sans polluer (puisque le béton est le premier polluant bien devant le transport) et qui ne consommera pas d’énergie une fois bâtie.
Si aujourd’hui elle ressemble à un bunker survivaliste, selon le reporter du Monde qui s’est rendu sur le chantier, la future maison de 100 m² sera parfaitement autonome énergétiquement. Les panneaux solaires suffiront à alimenter l’habitat qui n’aura aucune perte de chaleur grâce au phénomène de masse thermique. Le toit végétalisé évitera quant à lui les déperditions, tandis que la gomme des pneus accumulera la chaleur en été et la restituera toute l’année. Ajoutez un bassin de récupération d’eaux de pluie, des toilettes sèches et une serre, et vous vivez coupé de tout système.
Increvables. On peut trahir une inquiétude toutefois, car le caoutchouc est bien connu pour être responsable de certains cancers. Mais les deux militants environnementaux sont confiants : « Couverts de terre, les pneus ne présentent aucun risque, sauf en cas de combustion à haute température. » Un remblai extérieur entoure les murs de pneumatiques de même qu’un mélange de terre et de paille fait office d’enduit à l’intérieur.
Né en Amérique, ce type de maison a été conçu par l’architecte Michael Reynolds et il y en a des milliers sur la Terre. Son créateur parle de « earth ships », des vaisseaux de terre. Mais les Français lui préfèrent le terme de « géonef ». Si comme eux vous voulez vous lancer dans l’aventure, leur page Facebook suit le chantier au jour le jour.