
S'agit-il de Spock ou du professeur de "Retour vers le futur" ? Ni l'un ni l'autre. C'est Jim Woodward, un éminent professeur de physique de Fullerton, en Californie.
C’est sûrement le voyage le plus difficile pour l’humanité (avec la ligne 13 du métro parisien), et aussi le plus long : celui vers l’espace. Depuis 60 ans, porté par des séries comme Star Trek, les ingénieurs du monde entier dédient leurs vies pour comprendre comment atteindre la vitesse de la lumière (soit 300 000 km/s). En comparaison, même l’engin le plus rapide au monde, à savoir la sonde solaire Parker, ne se déplace qu’à 692 000 km/h. On est bien loin de l’Alpha du Centaure, le système stellaire et planétaire le plus proche du nôtre ; sachant qu’il faudrait quatre ans à la vitesse de la lumière pour l’atteindre.
Jim Woodward’s peers have long dismissed his ideas about gravity and inertia. Now he believes he has the data that will prove him right—and could make interstellar travel possible for humans. https://t.co/EXrGC4oQXH
— WIRED (@WIRED) September 4, 2020
Jim Woodward, lui, veut y croire. Ça fait 30 ans qu’il tente de donner naissance à son propulseur sans… propulseur. Vous n’y comprenez rien ? C’est normal. Son invention repose sur un circuit ne consommant que de l’électricité, lui-même alimenté par un “petit” moteur nucléaire. Le reste, la clef même, c’est le principe de Mach qui stipule que l’énergie d’un objet a un impact sur l’espace-temps (une partie du célèbre E = mc² de Einstein). Partant de là, de petits cristaux vibrant plusieurs dizaines de milliers de fois par seconde permettraient au vaisseau d’accélérer progressivement jusqu’à atteindre la sacro-sainte vitesse de la lumière. N’allez pas croire que ledit Jim soit un illuminé, il a reçu un financement de la NASA en 2017.
Aujourd’hui, le temps presse. Non seulement pour la planète, en triste état, mais aussi pour le chercheur de Fullerton, rescapé d’un cancer des poumons et aujourd’hui assigné à résidence en raison du COVID-19, qui en fait une personne à risque. Qu’à cela ne tienne : Jim redouble actuellement d’effort afin que son MEGA puisse devenir l’invention la plus incroyable de tous les temps. Selon Mike McDonald, ingénieur aérospatial du Maryland, “il y a entre 1 chance sur 10 et 1 chance sur 10 000 000 que ce soit réel. Mais imaginez cette seule chance ; ce serait incroyable.” Encore plus incroyable : savoir comment les passagers de cette fusée arriveraient en un seul morceau à destination. Compte tenu du mur technologique à franchir, c’est presque un détail.