
L’engin restera comme l'un des plus gros échecs technologiques du XXIe siècle.
Joujou des policiers et des touristes. Après deux décennies de moqueries et d’incompréhension, le gyropode de la marque Segway cessera d’être produit dès le 15 juillet prochain. Décision compréhensible, l’engin est un vrai bide. Avec 140 000 véhicules écoulés en 19 ans de production, le Segway n’a pour le moins jamais trouvé son public – hormis les quelques brigades de police ou offices de tourisme qui ont cédé à son charme si unique.
Born this (seg)way. Si ce grand-père de la trottinette électrique a de toute évidence été écrasé par sa descendance, le gyropode Segway n’a eu besoin de personne pour se mettre des bâtons géants dans les roues. Parmi les incidents les plus illustres nourrissant la mauvaise presse de l’engin, rappelons qu’en 2010, le PDG de l’entreprise Jimi Heselden meurt au guidon d’un Segway. En 2015, le même appareil renverse brutalement le coureur Usain Bolt devant les cameras ; en 2003, Georges W. Bush alors président des États-Unis, prend une gamelle en Segway devant les caméras. Difficile de faire pire niveau com’… Sans parler des multiples compilations YouTube sur le sujet. Alors, forcément, un engin qui promet de blesser son propriétaire ou son entourage, facturé 5000 euros, ça ne bat pas des records de vente. Au contraire. Et ça pousse même des magazines comme le Time à le classer parmi les dix plus grands échecs technologiques du XXIe siècle.
Segway est mort, vive Segway. En 2015, Segway a été racheté par le Chinois Ninebot, un des leaders mondiaux de la mobilité urbaine produisant des trottinettes et scooters électriques. Selon Ninebot, Segway ne représentait plus qu’1,5% des revenus de la société. Cela dit, si le gyropode est arrêté, Segway persiste à mettre de nouveaux engins hybrides sur le marché. Comme en janvier dernier, lorsque l’entreprise a présenté un siège mobile autonome au CES de Las Vegas.