
Six opérateurs sur douze abandonnent les rues de Paris. En cause, une concurrence sévère mais aussi les nouvelles réglementations de la mairie.
Concurrence et vandalisme. En l’espace de quelques jours la moitié des opérateurs de trottinettes électriques déjà actifs (Bolt, Wind, Hive, Ufo, Voi et Tier) ont suspendu leurs opérations dans les rues de la capitale. Les raisons à cela sont multiples. Certains opérateurs, comme Bolt, avancent des coûts de maintenance trop élevés, une difficulté à faire face (financièrement) au vandalisme sur leur machine ou encore une concurrence trop importante sur le marché parisien. D’autres comme Tier garantissent un retour d’ici peu, le temps de « régénérer » leur flotte et d’adapter leur modèle aux spécifiés du marché. Mais ce n’est pas tout.
Souvenez-vous. Il y a moins d’un mois se tenait à Paris une conférence où la maire, Anne Hidalgo, expliquait sa stratégie pour mettre fin à « l’anarchie des trottinettes ». L’hyper-profusion de ces dernières ayant suscité un tollé gigantesque chez les Parisiens, la Mairie se devait de muscler les réglementations. Effectivement : interdiction de stationnement sur les trottoirs, limitation de vitesse à 20 km/h, réglementation sur le port du casque (qui n’a pas eu lieu), interdiction de circuler dans les parcs et jardins… Un cadre trop coercitif ? Oui, si l’on écoute la startup suédoise Voi qui reviendra une fois capable de se conformer aux règles. Et puis non. Car dans la moitié pleine du verre, six opérateurs (et parmi eux les plus solides : Lime et Bird) sont toujours présents. Les plus résilients participeront d’ailleurs à l’automne prochain à un appel d’offre organisé par la Mairie de Paris. En jeu, déterminer qui seront les trois opérateurs se partageant un marché de 10 à 15 000 trottinettes dans les rues de la capitale d’ici 2020.
Comique de répétition. Entre ce scénario, qui fait écho au retrait des vélos en free floating (Gobeebike, Ofo, Obike, victimes du vandalisme et qui avaient préféré se retirer des rues de Paris, à l’exception de Mobike) et l’accident industriel des nouveaux Vélib‘ l’an dernier, sans parler de la couteuse disparition d’Autolib’, tout porte à se demander si les mobilités douces ou durables ont une chance de fleurir dans les rues de Paris.