
Selon les sociétés de transports, les vélos parasitent les voies dédiées aux bus, ce qui est néfaste aux usagers. Conséquence de quoi, les Français se sont mis au vélo en 2020 non pour abandonner sa voiture comme l'espèrent les maires, mais pour déserter les transports en commun...
Le cycliste circule sans ticket. Pour réduire les émissions de CO2 comme pour limiter la propagation du virus, les municipalités ont soutenu l’essor du vélo. L’explosion du nombre de pistes cyclables le prouve. Pourtant, tout le monde n’applaudit pas : l’Union des transporteurs UTP (qui réunit la RATP, Transdev, Keolis, etc) estime que la ruée vers les deux-roues depuis le début du confinement leur a fait perdre 5 milliards d’euros. Sans compter qu’au quotidien les vélos encombrent la circulation des transports en commun voire les mettent en danger. Une preuve parmi d’autres :
https://twitter.com/AlTi5/status/1340614745204944899?s=20
Vitesse réduite. Parce qu’ils se faufilent et roulent dans des voies qui ne sont pas les leurs, les vélos feraient chuter la vitesse commerciale (vitesse moyenne constatée par un service de transport en tenant compte des arrêts). Déjà en début d’année, Agnès Buzyn déplorait que « la vitesse des bus a été diminuée par 2 en l’espace de 6 ans ». Sauf qu’en septembre, la RATP communiquait une vitesse commerciale officielle autour de 11 km/h, contre 10,59 km/h en 2019.
En d’autres termes, dans Paris, un bus va (seulement) deux fois plus vite qu’un piéton.
Une concurrence ? Dénoncer les infractions des cyclistes, c’est bien. Constater ce qui les provoque, c’est mieux. Si les cyclistes circulent dans des voies réservées, c’est qu’elles sont plus sûres. Même quand elles sont réservées à d’autres. Or, les municipalités rechignent à créer des pistes dédiées qui empiéteraient sur une voie de circulation automobile ou des places de stationnement.
Mais qu'est-ce qui peut justifier ça ? Sérieux ? Qu'est-ce qui peut justifier : le stationnement sur piste cyclable, de 1, et de 2, la présence de 3 voitures de la même entreprise en hyper centre ? J'ai vu un vélo cargo galérer grave… #gcum #quaisaintvincent #lyon1 pic.twitter.com/KLcYwT578R
— Lyon1aVelo (@Lyon1aVelo) December 4, 2020
Pire, à Montpellier comme à Évry, la mairie a opté pour une voie mixte bus-vélo. Comment éviter les frictions ? Quant à la vitesse commerciale, est-on bien sûr que les cyclistes perturbent plus le service que les livreurs et autres automobiles garées n’importe où ? Taper #GCUM (pour #garécommeunemerde) dans Twitter devrait achever de vous convaincre que non.
Crédit photo de une : FUB