
Double objectif : lutter contre la pollution, et devenir le premier pays européen à tenter une action aussi radicale.
Les émissions de dioxyde d’azote et de particules fines ont officiellement été érigées au rang d’ennemis suprêmes par les autorités européennes. Et pour cause, ces facteurs de pollution sont absolument horribles pour la santé. Responsables d’irritation des yeux et d’inflammation des voies respiratoires à court-terme, le fait d’y être exposé régulièrement, pendant plusieurs années peut provoquer des bronchites chroniques, des maladies cardiovasculaires et des cancers du poumon. Et en plus de l’enfer que ça suppose pour les malades, le phénomène induit des coûts de santé énorme pour les pouvoirs publics.
« Combattre la pollution de l’air de manière efficace et sans délai est désormais la priorité numéro un pour l’Allemagne. » (La ministre allemande de l’environnement)
Tout gratos. Du coup, l’Allemagne songe très sérieusement à proposer des transports en commun entièrement gratuits. Dans une lettre adressée à Kermenu Vella, la commissaire de l’Union Européenne à l’environnement, Barbara Hendricks, ministre allemande de l’environnement, s’est montrée cash : « Combattre la pollution de l’air de manière efficace et sans délai est désormais la priorité numéro un pour l’Allemagne. » Parmi les autres idées avancées par la ministre pour mener sa croisade, il est aussi question de créer des zones de basses émissions, de favoriser le covoiturage et d’imposer des restrictions en émissions aux bus et taxis pour leur forcer la main sur le passage l’électrique. Et dans un pays où l’équilibre politique est précaire, la faute à une majorité menée par Angela Merkel qui tient à un fil, l’idée fait l’unanimité.
Changement mécanique. Reste à voir si les annonces seront suivies d’effets, car forcément, un tel changement supposerait plus de véhicules, plus de personnels et probablement l’ouverture de nouvelles lignes de transports, ce qui incitait d’ailleurs le journal Die Welt à poser la question fait mal : « Et les milliards, ils vont venir d’où ? » On ne prétend pas répondre à leur place, mais on incitera nos voisins – une fois n’est pas coutume – à regarder du côté de chez nous.

À Dunkerque, Patrice Vergriete, le maire a transformé sa ville en laboratoire social. Il a institué, avec succès, la gratuité des transports en commun le week-end pour inciter les gens à lâcher un peu le volant. Et manifestement, ça marche plutôt bien, au point qu’à partir de septembre, la mesure devrait devenir effective tous les jours de la semaine. Bref, tout n’est pas qu’une question de millions.