
Berlin y pense, Dunkerque l'a fait : la gratuité des transports est à la mode. Mais si les avantages sont nombreux, la mise en place d’un tel système est un défi qui coûterait plus de 3 milliards d’euros par an. Qui va payer l'addition ?
Les hostilités sont lancées. D’un côté Anne Hidalgo, maire de Paris, qui a lancé le débat en mars dernier. De l’autre, la région et plus particulièrement Valérie Pécresse, présidente du Conseil régional d’Île-de-France. Cette dernière n’est pas contre l’idée de la maire, mais chaque camp mène en ce moment des études afin de calculer la faisabilité d’un tel projet.
Paris est pour. La ville de Paris, qui a récemment rendu gratuits les transports pour les plus de 65 ans, voudrait que la gratuité s’applique à tout le monde. Anne Hidalgo, qui mène une lutte contre les voitures et la pollution, a chargé son adjoint Emmanuel Grégoire de trouver un modèle économique viable. « La gratuité pour l’usager implique forcément d’identifier d’autres sources de financement », avait annoncé la maire. Le rapport final devrait arriver avant la fin de l’année. Mais cette décision doit être prise en collaboration avec la région.
La gratuité a un prix. De son côté, Île-de-France Mobilité (autorité organisatrice des transports en Île-de-France) rappelle que la gratuité n’existe pas et qu’à la fin, il y a bien quelqu’un qui paie. Valérie Pécresse n’est pas contre l’idée et a également lancé sa mission d’étude, dirigée notamment par Jacques Rapoport (ancien président de SNCF Réseau) et plusieurs experts qui jugeront « sans parti pris ». « La gratuité ne doit pas avoir pour effet d’amoindrir les recettes d’Île-de-France Mobilités afin de ne pas condamner les transports à l’obsolescence et à la saturation généralisée », a prévenu Valérie Pécresse.
Comment financer ? La région joue cartes sur table : sur les 10 milliards d’euros de budget alloués aux transports, un peu moins de 3 milliards sont payés par les tickets et abonnements achetés par les usagers. Il faudra bien les trouver ailleurs : augmentations des taxes ou création d’une nouvelle. Le taux du « versement transport » (contribution des employeurs au financement des transports en commun) pourrait également augmenter, mais il est déjà haut dans la région. Quant à la ville de Paris, elle a lancé un appel aux citoyens afin de récolter des idées. Autant dire qu’il y a encore du chemin avant que Paris ne devienne la 23e ville française à disposer de transports gratuits.
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