
Avec sa startup Qmilch, Anke Domaske a découvert la solution parfaite pour recycler les millions de litres de lait impropres à la consommation : en faire des vêtements. Vraiment de quoi en faire un fromage.
Aïe ça gratte. L’idée a germé chez cette microbiologiste allemande lorsque son beau-père, atteint d’un cancer, a dû trouver des vêtements non allergiques. Elle découvre alors qu’une grande majorité des produits vendus sont fabriqués avec de nombreux détergents et produits chimiques, très allergènes. Même les habits en laine, un produit pourtant naturel, ne sont pas épargnés. C’est un fait : nous ne faisons pas que manger les pesticides, nous en portons aussi.
Le lait contient de la caséine, un matériau résistant qui permet de faire des vêtements écoresponsables.
Trop stylé. À la recherche d’une alternative, notre chercheuse se documente sur les techniques de jadis et tombe sur une vidéo YouTube bien particulière : une recette artisanale permettant de créer un tissu à base de lait. Anke achète mixeur et spatules pour reproduire ce style vintage, non pas dans un laboratoire mais dans sa cuisine. Après maintes tentatives, la recette renaît de ses cendres. La caséine, protéine extraite du lait, ne sert pas qu’à faire du fromage ! C’est aussi un matériau résistant qui permet de faire des vêtements écoresponsables.
Dans le lait tout est bon. Et comme la démarche est responsable, les vêtements ne sont évidemment pas fabriqués avec n’importe quel lait. En Allemagne, plus de deux millions de litres sont jetés chaque année car impropre à la consommation. C’est exactement ce dont Anke a besoin pour ses vêtements. Sa startup Qmilch, commencée en 2011, a déjà levé plus de 5 millions d’euros et emploie désormais 11 employés. Hier, dans sa cuisine, aujourd’hui, dans une usine, un bel exemple de recyclage professionnel.