
Un moyen de transport pratique pour parcourir les 13,1 millions de km2 de la Sibérie et venir en aide aux 39 millions de personnes qui y vivent.
Soins gratuits. 75 personnes à bord, une vingtaine de spécialités médicales et environ 150 patients par jour : le train-hôpital du gouvernement russe, pensé pour palier le manque d’infrastructures médicales dans cette immense région, est un succès. Baptisé Saint Lukas, cette structure médicale roulante est totalement équipée pour réaliser diverses opérations comme des échographies, des scanners ou encore des prises de sang. Les visites et les soins sont gratuits et permettent aux habitants qui ne peuvent pas se déplacer de voir, au moins une fois dans l’année, un ou plusieurs médecins spécialisés.
Médecins qualifiés. Le train Saint Lukas ne prend donc pas de passagers (enfin, uniquement ceux qui sont malades). En fonction du nombre de personnes à soigner, il fait une halte d’un ou deux jours. Certaines personnes, prévenues de l’arrivée du train, patientent dès 6 heures du matin. Et si les habitants préfèrent ces médecins aux docteurs locaux, c’est qu’ils sont mieux formés et plus spécialisés que les généralistes du coin, souvent mal équipés, explique Emile Ducke, un photographe qui est monté à bord du Saint Lukas.
75 arrêts sur 10 mois. Et si on parle de succès, c’est parce que ce train est passé de 55 arrêts il y a dix ans à 75 aujourd’hui. Le Saint Lukas réalise environ 8 arrêts en deux semaines puis revient dans l’une des grandes villes régionales (souvent Krasnoyarsk) pour refaire le plein.
Le nom de Saint Lukas n’est pas un hasard : béatifié en l’an 2000 par l’Église orthodoxe, il était à la fois prêtre et chirurgien et a survécu à la révolution bolchevique et aux goulags de Staline. Voila pourquoi dans l’un des wagons, on trouve… une église. Peut-être pour prier que le train revienne l’année prochaine. Vu l’importance de celui-ci, on n’en doute pas.
Crédits photos : ©Emile Ducke