
Dans une récente interview, David Belliard, adjoint en charge des transports, revient sur la mesure et sa (très) prochaine application.
Paris accélère sur la zone 30. Après être entrée en vigueur dans plusieurs villes de France – près de 200 dont de grandes agglomérations comme Nantes et Lille – la zone 30 généralisée, promesse de campagne d’Anne Hidalgo (et l’une des propositions de la Convention citoyenne pour le climat) pourrait devenir une réalité parisienne dans le courant de l’année. C’est David Belliard, adjoint d’Anne Hidalgo en charge des transports, qui le confirme dans une interview pour 20 Minutes :
« Nous souhaitons que la circulation sur l’ensemble du territoire parisien passe à 30 km/h. Mais nous devons trouver un accord avec la préfecture, qui peut prendre encore quelques mois. On peut espérer une mise en place effective de la mesure d’ici à la fin de cette année ou au début de l’année prochaine. »
Passer de 50 à 30 km/h permet de diviser de moitié le #bruit et de réduire la gravité des accidents. Déjà 60% du territoire parisien est en zone 30. Comme Bruxelles, Grenoble ou Nantes, pour plus de #sécurité et moins de #bruit, nous allons généraliser le 30km/h.#ConseildeParis pic.twitter.com/nPZA2BeGTy
— David Belliard (@David_Belliard) March 11, 2021
50 centimètres. Vous l’entendez ? C’est la bronca à venir des automobilistes parisiens. Bien que le périphérique soit épargné (il conservera ses 70 km/h) et que la vitesse moyenne d’une voiture à Paris soit d’environ 14 km/h, la mesure est partie pour être indigeste. Pour rappel, l’argument avancé par la municipalité est qu’une réduction de 20 km/h permettrait de faire chuter le nombre d’accidents, d’améliorer la sécurité des piétons, des cyclistes et des automobilistes, de diviser par deux les nuisances sonores et de « reconquérir l’espace public ».
Et en plus, comme le précise David Belliard dans la même interview, « en réduisant la vitesse à 30 km/h, on libère en moyenne 50 centimètres de voirie, car vous n’êtes plus obligés d’avoir des chaussées aussi larges, cela permet de redonner l’espace gagné aux Parisiens en agrandissant les trottoirs par exemple ».
Est-ce bien utile ? Reste à savoir – comme nous le demandions en début d’année – si passer à « 30 km/h en ville sert vraiment à quelque chose ? ». En résumé : oui et non. Elle a le mérite de réduire d’un tiers les accidents en ville mais en contrepartie elle risque d’accentuer la pollution atmosphérique. De Lille à Cognac, les mairies ayant choisi d’instaurer ou inversement de retirer la généralisation des zones 30 ont constaté une corrélation nette dans le nombre de blessés et tués sur les axes concernés.
Reste le problème de la pollution. Selon la Ligue de Défense des Conducteurs les motorisations ne seraient pas adaptées à ce régime et défend via une étude que cela génère un surcroît de pollution. À confirmer à Paris dès la fin 2021 ou, au pire, dès début 2022.