
La Seine ne sert plus qu’aux bateaux-mouches.
IKEA déjà à bord. Depuis septembre dernier, un nouveau mode de livraison « décarboné » circule sur la Seine. Reliant le port de Gennevilliers (92) à Paris, un entrepôt flottant de 700 m² à propulsion 100% électrique nommé Fludis transporte quotidiennement jusqu’à 3000 colis. Une solution innovante qui séduit déjà des clients comme IKEA, Paprec ou Lyreco.
110 tonnes de CO2 en moins par an. À chaque trajet, le bateau dessert quatre ports parisiens : Javel Bas, Champs-Élysées, Grands Augustins et Henri IV. Les tournées sont préparées à bord durant le parcours entre Gennevilliers et Paris, puis sont confiées pour le dernier kilomètre à des vélos-cargos pouvant transporter 250 kilos chacun. En théorie, chaque bateau représente une économie de 1000 kilomètres parcourus quotidiennement, soit 110 tonnes de CO2 par an. Une réduction non négligeable de l’impact environnemental et une option intéressante pour échapper aux bouchons, la plaie des livreurs.
Une autoroute dans Paris. Pour rappel, le secteur du transport représente près de 30% des émissions de gaz à effet de serre en France (136,3 millions de tonnes) dont presque un quart est à lui seul imputable aux poids lourds. Logiquement, de nombreux acteurs étudient des alternatives à la route depuis plusieurs années et le fluvial apparaît de plus en plus comme une solution intéressante. La Seine pourrait redevenir un axe majeur pour le transport de marchandises et son activité commence déjà à se redynamiser : en 2018, selon VNF (“Voies navigables de France”), 21,5 millions de tonnes de marchandises ont été transportées par la Seine. Soit une croissance de 3,8% par rapport à 2017.