
Depuis le 4 janvier, la France peut s'enorgueillir d'un nouveau type de radar capable de flasher, non pas la vitesse, mais le bruit émis par les véhicules. Une innovation qui ne devrait pas faire taire les mécontents, mais qui devrait faire école pour une démultiplication partout sur le territoire.
Beaucoup de bruit, mais plus pour rien. Il aura fallu presque 3 ans pour le voir arriver, mais il semble enfin prêt à sortir du carton. Qui ? Le radar sonore, dont la mission n’est plus un grand secret : verbaliser, à terme, tous les véhicules jugés bruyants, en centre-ville notamment. Depuis 2019, le projet était un serpent de mer; le voici officiellement activé dans 7 collectivités pilotes, à Toulouse, Paris, Rueil-Malmaison ou encore Saint-Lambert, dans les Yvelines.
Dans les faits, l’arrivée du radar anti-bruit ne fait que conforter les écritures du Code de la route, qui stipulent que chaque conducteur est dans l’obligation de ne pas dépasser un certain volume sonore, au risque de se faire verbaliser (il en va de même pour celles et ceux qui laissent le moteur tourner à l’arrêt). En pratique, cette pollution n’était jusque là que peu verbalisée, la faute certainement au manque d’agents sur le terrain. Cette “erreur” semble désormais réparée, si l’on en croit la phase de test en cours.
La pollution sonore a des conséquences sur la santé humaine et l’environnement.
À partir d’aujourd’hui, sept collectivités ont été retenues pour expérimenter les radars sonores, comme ici dans les #Yvelines ⤵️
👉 https://t.co/24RoBNBWI3#SantéEnvironnement #JAgisPourMaSanté pic.twitter.com/rkBPxMeM0Q
— Ministère de l’Écologie 🇫🇷🇪🇺 (@Ecologie_Gouv) January 4, 2022
Les motards dans le viseur. L’arrivée du radar sonore, considéré comme une première mondiale (ce qui n’est pas vraiment le cas : la Suisse les a déjà testé), se fera en deux temps. D’abord introduits pour expérimenter leur fiabilité, les 3 modèles de radars capables de lire instantanément les plaques d’immatriculation ne verbaliseront pas tout de suite; l’idée étant de faire preuve de pédagogie. Mais dès la fin 2022, des PV pourraient pleuvoir avec à la clef 135 € à régler en cas de boucan… Sont notamment concernées les motos, très directement, dont les moteurs peuvent émettre entre 120 et 130 décibels (l’équivalent d’un avion qui décolle). Dans le viseur, donc : les propriétaires de véhicules trafiqués qui enquiquinent plus ou moins volontairement le voisinage.
À partir d’aujourd’hui, 7 collectivités testeront des radars sonores. Une première étape pour lutter efficacement contre la présence excessive du bruit dans nos vies !
Plus d’informations sur https://t.co/OGGRdc7Tnf pic.twitter.com/EfKty6vpoq
— Barbara Pompili (@barbarapompili) January 4, 2022
Une pollution à 42 milliards d’euros. Le chiffre avancé par l’ADEME et le Conseil national du bruit (oui, ce comité existe) fait frémir, mais le coût social annuel du bruit en France s’élèverait à 42,6 milliards d’euros. Une somme gigantesque qui justifie à elle seule l’investissement de l’Etat dans ces mouchards qui devraient être homologués et déployés partout sur le territoire dès la fin d’année, dans les zones où le bruit pollue au moins autant que les émissions de Co2. Seule bonne nouvelle pour les contrevenants, la possibilité d’un PV réduit à 90 € en cas de paiement rapide en ligne, sous 15 jours. Mais cela sera-t-il suffisant pour atténuer la colère des Français.e.s face aux multiples flasheurs déjà en action ? La destruction de centaines de radars pendant la crise des Gilets jaunes donne évidemment envie de répondre par la négative.