Fight for your rights. Une trentaine de rebelles de l’association Extinction Rebellion (XR) se sont réunis dimanche 7 juin pour une action coup de poing sur une avenue de la ville de Blois, à deux heures de Paris entre Tours et Orléans. S’il s’est fait connaître par ses liens avec Greenpeace et les gilets jaunes, le mouvement démontre cette fois une volonté de faire progresser l’usage du vélo, puissant moteur (sic) contre le réchauffement climatique. Des binômes se sont activés à peindre la signalisation d’une voie cyclable de 300 mètres. Cela n’a pris qu’une douzaine de minutes, chronomètre en main.

Oubliez le cliché des bombes de peinture et des foulards de bandit, les militants portaient des masques en tissu pour se protéger du COVID-19 et des pinceaux plats qui allaient et venaient entre la chaussée et les pots de peinture. Précautionneux, pour s’assurer d’être temporaire et ne pas dégrader la chaussée, les activistes écolo ont créé une peinture temporaire avec un mélange d’eau et de « blanc de Meudon », ce colorant naturel à base de craie inoffensif utilisé pour les vitrines des commerçants.

De l’eau, de la craie, un axe protégé. Réalisée sur une avenue reliant Blois à La Chaussée-Saint-Victor, sa banlieue, l’action visait à montrer combien cet aménagement était facile à faire, rapide et peu coûteux. Le marquage était complet, intégrant lignes blanches intermittentes séparant des automobilistes et le symboles « cycliste » pour alerter les usagers. Preuve de son utilité, à peine la piste temporaire créée, une cycliste de passage l’a empruntée tout naturellement.

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Mise au poing. Interrogé par nos confrères de La Nouvelle République, un porte-parole d’Extinction Rebellion précise que cet axe a été choisi car il représente « un cas typique du manque de continuité des aménagements sur l’agglomération de Blois, la piste partant du centre-ville s’arrêtant net à la pharmacie pour ne reprendre qu’après le carrefour de la voie rapide. » Ce qui oblige les usagers à s’insérer à leurs risques et péril entre les voitures… ou abandonner le vélo ?

Ces indispensables aménagements avaient déjà été réclamés par une association locale de promotion des déplacements à vélo (Vélo 41) en vain, et les rebelles espèrent cette fois « ouvrir le dialogue avec la Ville de Blois et Agglopolys ».  La police est arrivée trop tard et n’a pu que constater que des cyclistes utilisaient l’axe protégé avant que la pluie ne le fasse disparaître. Mais si la ville veut suivre l’urbanisme tactique à la mode, et se donner les moyens de créer cette voie, il n’y a plus qu’à repasser sur leur tracé… À bon entendeur.