Le Conseil national de la sécurité routière (CNSR) a émis l’idée d’installer des brouilleurs d’ondes à l’intérieur des véhicules afin que les conducteurs ne puissent pas utiliser leurs téléphones quand ils conduisent. Une proposition qui ne devrait pas être applicable en l’état.
Nan, mais allo. Si les smartphones ont révolutionné à peu près tous nos usages quotidiens — notre manière de se déplacer, de faire ses achats, de voyager, de manger, de travailler, etc. — ces appareils intelligents ont aussi un impact sur le nombre d’accidents recensés chaque année. La raison ? 1 conducteur sur 3 lit un message au volant et la moitié répond à des appels, même si « lire un message en conduisant multiplie le risque d’accident par 23 », rappelle la Sécurité Routière. La question : que faire pour déconnecter les conducteurs de leurs téléphones ?
À cet épineux problème, le Conseil national de la sécurité routière (CNSR) a une idée : installer des brouilleurs d’ondes à l’intérieur des voitures, au sein de l’habitacle. Il s’agit là d’un avis consultatif et d’une recommandation de la part de ce conseil « constitué d’élus nationaux, d’experts scientifiques, sociaux, médicaux et associatifs », et non d’une vraie proposition de loi.
#Loi Pour réduire le nombre d'accidents, vos smartphones pourraient être déconnectés automatiquement ou volontairement dans les habitacles, à l’aide de brouilleurs d’ondes ! Est-ce envisageable ? Découvrez la réponse de @maitredecaumont sur le 107.7… https://t.co/54SiFntlC3
— Radio VINCI Autoroutes (@Radio1077) February 7, 2023
Est-ce une bonne idée ? Sur le principe, oui. Car un brouilleur d’ondes envoie des ondes qui bloquent la réception du réseau, et à plus forte raison, la réception de messages ou d’appels. Mais d’après Maître Éric de Caumont, un avocat spécialisé du droit routier interrogé par Radio Vinci, cette recommandation « n’est pas raisonnablement envisageable » puisqu’un véhicule est un lieu privé et une loi ne pourrait pas obliger les conducteurs à en installer un. Aussi, selon l’avocat, de nombreuses personnes ne « pourraient pas travailler » s’il y avait un brouilleur d’ondes dans leurs véhicules (livreurs, taxis, services de secours, policiers, etc.). Enfin, les voitures d’aujourd’hui sont des ordinateurs sur roues et brouiller les ondes interféreraient avec les systèmes électroniques à bord. Bref, l’idée du CNSR devrait rester une « lettre morte » estime Maître Éric de Caumont.
Sur son site, la Sécurité Routière donne des conseils afin d’éviter d’utiliser son téléphone au volant, comme l’éteindre ou le mettre en mode avion — la solution la plus radicale mais la plus efficace —, prévenir ses amis qu’on ne sera pas joignable ou encore pensez au prix de l’amende avant de l’utiliser. Et pour ça, pas besoin de brouilleur d’ondes.