
Le projet du gouvernement de mettre en place des taxis amateurs dans les déserts ruraux suscite des craintes chez les professionnels. L’exécutif joue donc l’apaisement.
VTC de campagne. Pour lutter contre les déserts de mobilité qui criblent nos campagnes et limitent bien souvent les habitants dans leurs mouvements, le gouvernement avance sur la création d’un statut de taxis amateurs dans les zones rurales. Dans des espaces reculés où la voiture individuelle est bien souvent l’unique solution pour se déplacer, c’est une idée louable. Elle entend d’ailleurs s’inscrire dans le cadre de la future Loi d’orientation sur les mobilités (LOM). Mais elle est aussi sensible, et le gouvernement le sait.
Un plafond fixé à 5000 € par an. Les taxis professionnels, très attachés à leur statut soumis à des charges non négligeables, se disent alarmés. Ils craignent une concurrence inéquitable, avec des tarifs moins chers, les amateurs n’étant pas soumis aux mêmes charges. Avec un plafond fixé à 5000 euros annuels pour ces taxis amateurs, le ministère des Transports essaie donc de faire entendre son idée. Il avance qu’il n’est nullement question de mettre en place une concurrence, mais bien de répondre à des besoins existants et non satisfaits.
En marche (arrière). Si le gouvernement entend aller au bout de son projet, tout en se montrant à l’écoute des professionnels. Ainsi, alors que le dispositif était initialement imaginé pour assurer notamment un service vers les aéroports et les grandes gares, la levée de boucliers semble avoir incité l’exécutif à rétropédaler (sic).
On se dirige maintenant plutôt vers un dispositif encadré par des autorités organisatrices de transport local. Un tel système permettrait une plus grande transparence et représenterait un moyen de montrer patte blanche. Affaire à suivre au conseil d’État.