
Créée en 2017, la société Taxirail ambitionne de reconnecter petites et moyennes villes françaises, en redonnant ainsi un élan à ce bon vieux transport propre qu'est le train. Mais il y a une petite nouveauté : pas de pilote à l'intérieur.
“Taxirail est un concept disruptif de train léger autonome“. Telle est la description de l’engin qu’on peut lire sur le site officiel de Taxirail, et derrière ce slogan un peu trop “start-up nation” se cache pourtant une invention à la fois moderne, écologique et visionnaire : un train autonome capable de rouler sur les vieilles voies ferrées françaises, de transporter 40 personnes et de combler tous les vides ; c’est-à-dire être à la fois une alternative aux heures de pointe avec jusqu’à 3 navettes accrochées les unes aux autres, rouler même durant les heures creuses quand le trafic est moins dense, et raccorder les villes mal desservies. En clair : le Taxirail coche toutes les cases.
Sortir le rail de la voie de garage. “Les petites lignes rurales sont déficitaires, nous expliquait en 2018 Régis Coat, le fondateur de Taxirail. Alors, qu’est-ce qu’on peut faire ? On vient proposer un système qui est plus pratique pour les voyageurs avec un bilan carbone neutre et qui est rentable pour l’exploitant”. Trois ans plus tard, l’innovation a fait son chemin et s’apprête à passer la première en 2022, alors même que le gouvernement a lancé un plan “1000 petites gares” pour ressusciter les petites lignes laissées quasi à l’abandon dans ce qu’on appelle les déserts démographiques.
Dans ce contexte, Taxirail a largement de quoi tirer son épingle du jeu en zones rurales et péri-urbaines, que cela soit pour accompagner les actifs sur le chemin du travail ou donner un accès à la mobilité pratique et économique pour les retraités. Grâce à sa motorisation hybride GNV, la navette sans pilote offre un bilan carbone neutre ainsi qu’une grande flexibilité puisqu’aucun chauffeur n’est nécessaire. Ce qui théoriquement permet au Taxirail de rouler 24/24. Avec l’ouverture du ferroviaire à la concurrence, et alors que les comptes de la SNCF sont encore plombés par les précédentes grèves puis par la Covid-19, cette solution d’intermodalité semble avoir l’avenir devant elle. La meilleure preuve est que l’entreprise prévoit le déploiement de 200 navettes sur tout le territoire d’ici 5 ans. L’avenir va bon train.