
Une étude française révèle une hausse de la fréquentation des transports publics dans les grandes villes depuis un an. Surprenant, compte tenu des grèves, mais rassurant pour l'environnement.
70% des citadins. Chaque année, l’Union des transports publics et ferroviaires (UTP) sort son « Observatoire de la mobilité » qui scrute les habitudes de déplacements des Français en agglomération. Dans son édition 2018, on apprend que les personnes vivant en agglomération de plus de 50 000 habitants empruntent de plus en plus les transports publics. De fait, 70% des citadins interrogés pour les besoins de l’étude ont confié les utiliser régulièrement. C’est 2 points de plus qu’en 2017, et 7 de plus qu’en 2014. Plus besoin de se demander pourquoi c’est toujours blindé aux heures de pointe.
RER, mon amour. Selon l’UTP, ce succès s’explique « par l’augmentation de l’offre de transport au plan qualitatif : ponctualité, fréquence, propreté » mais aussi sur le plan quantitatif. « Aujourd’hui, plus de 73% des Français ont accès à un réseau de transport public », précise l’étude. En 2014, les transports couvraient une surface totale de 39 500 km² sur l’ensemble du territoire français. En 2016, ils avaient gagné 10 000 km² de couverture en plus, en seulement deux ans.
Vient ensuite l’aspect économique. Selon l’UTP, « les coûts des transports sont mal perçus ». La faute au pass Navigo de la RATP qui coûte 75 euros par mois, ce qui en fait l’abonnement le plus élevé de France.
Pour les salariés, il est à moitié remboursé par l’employeur. Bénéfice net de la mesure : une mobilité à prix plancher ou, comme le dit l’étude : « 13 fois et demi de moins que le coût moyen mensuel d’une voiture ». En province, l’économie est encore plus flagrante. L’abonnement mensuel coûte en moyenne 35 euros par mois – donc 17,50 euros pour un salarié – soit 29 fois moins que l’entretien d’une voiture, qui coûte près de 6000 euros par an.
À plus dans le bus. L’UTP ne manque pas aussi de pointer l’amour des Français pour le bus qui « représente 73% des déplacements » et se place devant le tramway (48%), le métro (47%), le RER (25%) et le TER (20%). Résultat de ces habitudes de transports : en 20 ans, les immatriculations de voitures neuves sont passées de 1 713 000 à 2 111 000, une micro hausse à peine visible selon l’UTP. Dans ce contexte, on peut considérer que la transition demandée par l’Europe et le gouvernement est déjà commencée, et s’interroger sur le bien-fondé de mesures anti-voitures puisque ceux qui les utilisent sont visiblement ceux qui ne peuvent pas choisir de s’en passer.