
À défaut d'arriver à sortir de l'Europe, nos voisins anglais semblent avoir trouvé une combine pour quitter la planète Terre et rallier deux points terrestres dans des temps records. Tout cela grâce à une technique de refroidissement capable de faire passer un moteur de 420 degrés à une température ambiante en moins d'une seconde.
Un moteur de fusée dans un avion. Pour refroidir les chambres de combustion des fusées, on injecte souvent de l’oxygène, de l’hydrogène ou du méthane que l’on stocke à basse température. Il s’agit de la méthode la plus courante pour maintenir la paroi de la chambre de combustion à une température acceptable, et ainsi éviter qu’elle ne brûle. Mais des ingénieurs de l’entreprise britannique Reaction Engine viennent de tester un nouveau moteur à réaction, baptisé SABRE, qui se pré-refroidit lui-même en utilisant l’oxygène présent dans l’atmosphère. D’après un communiqué de presse, les ingénieurs ont réussi à le faire passer de 420 degrés à une température ambiante en 0,05 seconde. Un système qui pourrait être très utile pour les avions supersoniques.
Le futur de l’aviation. Sans rentrer dans les détails techniques : « Les tests ont montré que notre pré-refroidisseur offre des capacités de transfert de chaleur parmi les meilleures au monde, avec un poids réduit et une taille compacte, explique Mark Thomas, un chef de l’entreprise. Cela pourrait avoir des applications dans des domaines émergents tels que le vol à très grande vitesse, l’aviation électrique et hybride ainsi que la gestion thermique des véhicules. »
New York-Londres en 2 heures. Pour ce test, la vitesse a été mesurée à 3700 km/h, soit trois fois la vitesse du son (ce qui correspond à 3,3 mach pour les connaisseurs). Une rapidité équivalente à l’un des avions les plus rapides au monde, le Lockheed SR-71 Blackbird, conçu par l’armée américaine à seulement 32 exemplaires. Pour comparer, la vitesse maximale du Concorde a été enregistrée à 2,23 mach, soit 2369 km/h.
Reaction Engine va poursuivre les tests et augmenter petit à petit les températures, jusqu’aux 1000 degrés attendus lors du vol hypersonique à mach 5 (autour des 6150km/h). On sait déjà que Boeing planche sur un projet d’avion supersonique pouvant atteindre plus de 6000 km/h. Cela veut dire faire un New York-Londres en seulement deux heures. Le même temps qu’un trajet Paris-Lyon en train.