Urgent de ne rien faire. Voilà quelques semaines, nous vous parlions de Greta Thunberg, cette Suédoise de 15 ans qui s’était fait remarquer fin 2018 après être devenue le symbole du réchauffement climatique. Sa seule revendication était que les députés suédois mettent le pays en conformité avec les accords de la COP21 – sachant que la Suède et les pays nordiques ne sont pourtant pas les pires pollueurs de la planète. Depuis ses sit-in devant le parlement, la situation n’a hélas pas changé, mais elle pourra toujours aller faire un tour à Västra hamnen, un exemple pour le reste du monde.

Bienvenue dans la capitale verte de l’Europe. À Malmö, dont dépend le quartier Västra hamnen, cela fait déjà une vingtaine d’années que dirigeants politiques et citoyens se mobilisent pour imaginer un nouveau logiciel, à la fois plus responsable et écologique. La particularité, ici, est que l’ensemble de l’énergie est fournie par du non fossile. Du parc d’éoliennes au chauffage tournant grâce aux déchets non recyclables en passant par la collecte optimisée des déchets, cet ancien chantier naval a su opérer un lifting complet. Et ce sans qu’aucun habitant ne s’élève contre le projet. Autre pays, autre culture…

Pas de camion poubelle. À Västra hamnen, aussi surprenant que ce soit, les voitures ne sont pas bannies. Les camions poubelle, en revanche, si. La récupération des déchets est opérée via des pneumatiques et le tri sélectif permet de fabriquer du biogaz.

Last but not least, comme le rappelle un récent article du Monde, une poche d’eau souterraine sert de réservoir. Elle permet de stocker l’eau chaude et l’eau froide en fonction des saisons, avant d’être réinjectée selon les besoins pour les 10 000 habitants. Prochain objectif pour la ville de Malmö : en finir définitivement avec les énergies fossiles (c’est prévu pour 2030) et servir d’exemple, grâce à Västra hamnen, pour tout le pays (et toute l’Europe ?). La concurrence, de ce point de vue, sera rude : à Stockholm, les bus roulent déjà depuis longtemps grâce aux eaux usées de la ville, et les exemples de ce type ne manquent pas pour ridiculiser le peu d’initiatives françaises.