
Vous ne pensiez pas que l’on avait besoin d’une intelligence artificielle pour servir des cacahuètes et montrer comment se met un gilet de sauvetage ? L’ingénieur Charles Bombardier pense lui que cela va réduire les coûts de vol.
PNC à vos ports USB. Depuis vingt ans, le développement de l’aviation civile se concentre non pas sur sa sécurité, mais plutôt sur ses services commerciaux. Donc le travail des hôtesses et des stewards. Le soucis, c’est qu’ils coûtent cher et que les vols low cost ont tendance a vouloir surtaxer ces prestations. L’autre option serait de remplacer une part du personnel navigant commercial par une main-d’œuvre robotique.
L’ingénieur canadien Charles Bombardier, qui a déjà repensé l’ascenseur ou le train du futur, a imaginé ce que cela pourrait donner. Comme un clin d’œil à la célèbre hôtesse de l’air de BD Natasha, il a développé le robot agent de bord Atasha que le consultant industriel argentin Martín Rico a designé pour lui.
Servir vite et dégager l’espace. Pour dégager au mieux les axes de circulations exigus de l’appareil, le robot serait suspendu à un rail au plafond de la cabine. Il se composerait essentiellement d’un écran, à la place de la tête, et de bras articulés motorisés afin de pouvoir soulever et ranger les bagages dans les compartiments de cabine. Les mêmes bras lui permettront de participer au nettoyage en ramassant les déchets et les accessoires de confort (couverture, casques audio).
Pour le service alimentaire, Atasha sera accompagné d’un chariot électrique et connecté, qui le rejoindrait dans l’allée. Les bras manutentionnaires d’Atasha n’auront qu’à se servir avant de le renvoyer.
Servir et surveiller. En plus de ses membres à notre service, Atasha aurait donc un écran OLED en guise de “visage”. Celui-ci pourrait faciliter les interactions avec les passagers, comme présenter une carte de services en plusieurs langues, ou arborer différents sentiments basiques : serviable, compatissant, autoritaire… Bombardier propose d’équiper le robot de différents capteurs au service de son IA pour tenter d’analyser le comportement des clients. L’idée serait d’anticiper les besoins et adapter son attitude en fonction, voire de déceler certains problèmes, ajoutant ainsi un niveau de sécurité durant le vol.
Tout cela impliquerait de se délester de quelques membres d’équipage commercial à bord et de gagner de la place : ou comment faire des économies sur le prix des billets sans rogner le service. Mais nul besoin de tous les supprimer, explique Bombardier. Les vols intérieurs et courts sont à privilégier selon lui, n’oubliant pas de rappeler que, plus encore dans un avion qu’ailleurs, ne serait-ce que pour nous rassurer, nous avons toujours besoin d’humains.