
Depuis 15 ans, les scientifiques remarquent une baisse significative de notre QI. Vous aimeriez incriminer les portables ou les jeux vidéo ? Raté (évidemment), la faute revient aux substances chimiques nommées perturbateurs endocriniens.
On appelle cela l’effet Flynn : l’augmentation constante des scores aux tests de QI d’une population donnée sur plusieurs générations, mis en évidence par le chercheur néo-zélandais James R. Flynn. On le doit à l’amélioration générale des conditions de vie et d’accès à l’éducation. Hélas, depuis une quinzaine d’années, les scientifiques de divers pays remarquent que l’effet Flynn aurait atteint son plafond. Voire, il s’inverserait…
Empoisonnement invisible. Une partie de la communauté scientifique s’accorde à pointer du doigt les perturbateurs endocriniens. On retrouve ces molécules partout : dans les pesticides, certains cosmétiques, des emballages alimentaires plastifiés ou à l’intérieur de converses et des vêtements… Elles perturbent le bon fonctionnement de nos hormones thyroïdiennes, nécessaires au développement de notre cerveau.
On voudrait les éviter, mais le problème est que nous sommes quotidiennement exposés à des dizaines de ces perturbateurs. Ceux-ci traversent également le placenta, exposant l’enfant avant même sa naissance. Tout cela expliquerait ainsi la baisse chronique de notre QI…
Déchiffrer les étiquettes. Sommes-nous condamnés à voir naître des enfants de plus en plus stupides ? Bien sûr que non, et la bonne nouvelle, c’est que la solution est déjà dans l’assiette : manger bio est un premier pas pour se prémunir des vilains perturbateurs de l’industrie agro-alimentaire. On limite aussi les cosmétiques contenant des parabens ou des phtalates, et on se tient éloigné des savons et dentifrices recelant du triclosan. Bref, pour sauver l’espèce, il va falloir lire et décortiquer les étiquettes.
Cure d’iode pour tous. Dans le journal du CNRS, la biologiste Barbara Demeneix expose une solution bien différente, et guère plus difficile à mettre en œuvre : « Notre système de santé publique devrait s’assurer que toute femme enceinte dispose, dès les premiers jours, d’assez d’iode pour maintenir des réserves d’hormones thyroïdiennes satisfaisantes, pour elle comme pour le fœtus en développement. » Comment ? Via des compléments alimentaires et l’utilisation du sel iodé en cuisine. Tout simplement. Le sel ne fait pas que porter bonheur aux mariages, il nous rendra donc moins bêtes.