
Objectif de ces trains autonomes : fluidifier le réseau et garantir... une meilleure ponctualité.
Dans les années 1980, l’arrivé de la grande vitesse a été une révolution. Aujourd’hui, une autre est en marche, la transition vers des trains autonomes s’appuyant sur les nouvelles technologies digitales et l’intelligence artificielle. Le 12 septembre, la SNCF a annoncé un partenariat avec le constructeur ferroviaire Alstom pour un prototype de locomotive de fret autonome, et avec Bombardier pour un TER autonome de passagers. « Après l’électrification et la grande vitesse, le train autonome est notre prochaine révolution, assure Luc Laroche, le patron de ce programme au sein de la SNCF. L’idée n’est pas de nous passer de conducteurs, mais de faire rouler, grâce aux automatismes, plus de rames sur nos infrastructures les plus sollicitées et de fluidifier les circulations, en harmonisant la vitesse de chaque convoi. Le tout, en améliorant encore la sécurité. »
La SNCF veut faire rouler davantage de trains sur les lignes les plus fréquentées, et aussi diminuer la consommation d’énergie en optimisant la conduite.
Les projets sont en cours. Dès 2021, la SNCF prévoit de faire circuler des trains de transport de marchandises téléconduits par un conducteur au sol (« les trains drones »). Concernant ceux avec voyageurs, l’objectif est mis sur 2023, dans un premier temps sur la ligne E du RER qui sera prolongée de la Gare Saint-Lazare à Mantes-la-Jolie (78). Ils seront équipés d’un système de signalisation et de commandes automatiques permettant d’automatiser les fonctions d’accélération et de freinage, avec un conducteur à bord assigné à des tâches de surveillance et de détection des obstacles. Avec ce système (pas totalement autonome donc), il y aura plus de trains en circulation et ceux-ci rouleront plus vite.
Premiers tests dans trois ans. Pour les (vrais) trains autonomes, la SNCF, en partenariat avec l’institut de recherche technologique ferroviaire basé à Valenciennes, pilote deux consortiums regroupant des industriels de renom (Alstom, Bombardier, Bosch, etc.), qui vont être chargés de fabriquer les deux prototypes de train sans conducteur. Les premiers tests s’effectueront entre 2021 et 2023 et le déploiement devrait arriver vers 2025.
« Avec le train autonome, ils circuleront de manière harmonisée et à la même vitesse, et l’exploitation ferroviaire gagnera en fluidité. Et plus de fluidité, c’est une meilleure régularité et une plus grande ponctualité, indique le patron de la SNCF Guillaume Pepy, avant de tempérer. Tout dépendra de l’acceptabilité psychologique par les voyageurs des trains sans conducteur à partir de 2024 – 2025 […]. Personne ne peut dire aujourd’hui qu’il y aura des TGV sans conducteur en 2025. » Rien ne peut donc être confirmé, mais les Australiens l’ont fait, alors pourquoi pas nous ?