
Annoncée le 14 septembre, cette troisième hausse en sept ans du prix du pass Navigo est expliquée par l’inflation, à savoir l’augmentation des prix de l’énergie et des coûts d’exploitation. Le futur montant exact de l’abonnement au mois, lui, n’est pas encore fixé.
En septembre 2022, si vous êtes francilien et que vous disposez d’un pass Navigo, le prix du mois complet pour toutes les zones s’élève à 75,20 euros. En janvier 2023, sachez-le, ce montant augmentera.
Le 14 septembre, Valérie Pécresse, présidente d’Île-de-France Mobilité (IDFM), a fait savoir que le prix de l’abonnement des transports franciliens allait enfler, sans pour autant préciser le montant de cette hausse. La faute à l’inflation — c’est-à-dire à l’augmentation des prix de l’énergie, des matières premières et donc des coûts d’exploitation — qui vient mettre la pagaille dans toute l’économie française. Selon Pécresse, ce contexte laisse un trou de 750 millions d’euros, comme le rapporte LeMonde dans cet article. Que faire, donc, pour remettre les comptes dans le vert ?
« Je maintiendrai le Pass Navigo à 70 euros car je ne jouerai pas avec le pouvoir d'achat des Franciliens. » Valérie Pécresse, décembre 2015, pendant sa campagne pour les régionales (73 euros dès l’été 2016, 75,20 euros depuis l’été 2017). https://t.co/wLbevAGz5P
— Thomas Vampouille (@tomvampouille) September 16, 2022
100 € tous les mois ? Deux scénarios sont possibles, même si le premier n’est pas sérieusement envisagé par la présidente. Il s’agirait de répercuter la totalité du coût sur les usagers, et de passer l’abonnement mensuel à 100 euros, soit 24,80 euros en plus tous les mois (297,60 euros sur l’année). Valérie refuse, car cela serait « insoutenable socialement ». Elle vise juste. L’autre solution est de « faire mettre la main au portefeuille à tous les acteurs impliqués dans les transports franciliens », écrit Le Monde.
C’est-à-dire discuter avec les collectivités (la région et les départements) mais aussi la RATP et la SNCF. L’État pourrait aussi être mis à contribution, tout comme les entreprises via le « versement mobilité » (VM), une contribution qui finance les transports en commun — elle concerne les sociétés de plus de 10 salariés. Les discussions avec ces différents acteurs sont entamées.
Non, non et non ! D'un côté on met 7,5 milliards d'euros sur la table pour aider à payer les pleins d'essence et de l'autre côté on veut augmenter le prix du pass pour celles et ceux qui utilisent les transports en commun ??? C'est absurde pour le climat et injuste socialement ! https://t.co/8OC91hnHQP
— David Belliard (@David_Belliard) September 14, 2022
Metro vs auto. Les associations d’usagers ont accepté l’idée qu’une hausse était inéluctable, surtout que le prix n’a pas bougé en cinq ans. Ils sont favorables à une augmentation de 2%, à condition d’un « retour à l’offre de transports à 100 % », concède au Parisien Marc Pélissier, président de la FNAUT Île-de-France (la Fédération nationale des associations d’usagers des transports).
De son côté, David Belliard trouve cette hausse absurde : « d’un côté, on met 7,5 milliards d’euros sur la table pour aider à payer les pleins d’essence et de l’autre côté, on veut augmenter le prix du pass pour celles et ceux qui utilisent les transports en commun ? », a écrit le maire adjoint à Paris en charge des transports et de la mobilité, sur Twitter. La grande question, à savoir combien paieront les usagers en 2023, reste pour le moment sans réponse.


