
Oui, mais en contrepartie ce sont aussi eux qui font le plus d’efforts pour réduire leur empreinte carbone. Paradoxal ?
Les cordonniers les plus mal chaussés. Le sort réserve bien des ironies. Nouvelle illustration avec cette enquête parue le 8 octobre dans la revue Global Environmental Change qui révèle que parmi la communauté scientifique — tous domaines confondus — ce sont… les experts du climat qui prennent le plus souvent l’avion. Un comble.
Ça plane pour eux. Cette étude, menée en 2017 auprès de plus de 1400 scientifiques issus de 59 pays et de domaines variés, révèle que les climatologues — qui représentent environ 17% des scientifiques interrogés — prennent en moyenne cinq vols par an. Soit, un vol de plus que la moyenne des autres scientifiques. Comme quoi, on peut être inquiet de l’impact du transport aérien sur le réchauffement de la planète et prendre l’avion à gogo.
Cela dit, ces chiffres s’expliquent par la quantité de travail de terrain que la recherche sur le climat exige, souvent dans des endroits éloignés. Sans oublier le nombre croissant de colloques et conférences internationales sur le sujet qui poussent les spécialistes à prendre la voie des airs.
Un coup dans l’aile. Pour contraster un peu ce portrait, l’étude dévoile également que les chercheurs en climatologie sont plus susceptibles que les autres scientifiques d’essayer d’atténuer les dommages causés par la fréquence de leurs vols en achetant des compensations carbone. 44% des climatologues ont déclaré l’avoir fait au moins une fois, comparé à 26% chez les scientifiques d’autres domaines. Aussi, près de 30% des climatologues ont déclaré avoir abandonné les déplacements professionnels en raison de l’empreinte carbone, contre seulement 5% chez les scientifiques d’autres domaines. Bon OK, les climatologues, tout est pardonné.