
"À nous de vous faire préférer le train", disait un slogan de 2006. Quatorze ans après, une étude de l’Autorité de régulation des transports (ART) prouve que le transport en commun le moins polluant de France est surtout utilisé par les cadres et les professions dites "intellectuelles".
“Mon ennemi, c’est la finance.” Cette phrase vous dit certainement quelque chose, et la SNCF aurait pu la faire sienne voilà quelques années lorsqu’elle souhaita rendre le train accessible à tous. Mais force est de constater qu’on est encore loin du compte. Pour la première fois, l’Autorité de régulation des transports (une institution publique et indépendante créée en 2009) a décidé de sonder 7400 utilisateurs des lignes TGV et Ouigo, et ce afin de dresser le profil type de l’usager. Même si l’enquête en ligne peut créer des biais (notamment sur l’âge des sondés), il n’en reste pas moins que les résultats sont éloquents.
Les CSP+ représentent 49% des utilisateurs de TGV, les employés et les ouvriers, seulement 19%.
En dépit du fait qu’ils ne représentent que 10% de la population française (âgée de plus de 18 ans), les CSP+ représentent presque la moitié (49%) des utilisateurs de TGV. Le “score” est valable toutes classes confondues et par “riche” (dans le titre), on entend que le revenu net mensuel au sein du foyer est supérieur à 2000 euros. À l’inverse, les ouvriers et les employés (45% de la population) ne sont que 19% à se laisser séduire par le TGV. Première conclusion : les trains sont encore trop chers pour le grand public. Et même si cela s’explique par des coûts de fonctionnement incompressibles (charges de personnel, réseau ferré à entretenir ou rénover… la SCNF accuse actuellement une dette de 38 milliards d’euros), cela s’apparente encore trop aux différents étages du Titanic. Vous connaissez la fin de l’histoire.
Si les cadres et autres professions dites intellectuelles (CSP+) sont les utilisateurs principaux, l’étude de l’ART met en lumière d’autres sociotypes : les jeunes (25-34 ans) prennent davantage le train que les séniors (plus de 65 ans), les hommes voyagent plus en première classe que les femmes (58% contre 44%) et presque deux tiers des voyageurs s’échappent en solo (68%), là encore, suppose-t-on, à cause du prix des billets. Seulement 10% partent en famille ou en groupe. À ce titre, le rapport permet de découvrir le prix moyen d’un billet de train : 58 euros. Sachant qu’il vous faudra compter environ 71 euros par personne pour 800 km (au hasard, un Paris-Marseille). En comparaison, et selon les indications données par Mappy, la voiture reste encore difficile à concurrencer. Le même trajet vous coûtera certes 115 euros, mais vous ne serez pas seul.e dans la voiture. De quoi se demander, in fine, si le covoiturage ne reste pas la meilleure piste pour voyager plus loin, moins cher, tout en réduisant son impact carbone.
L’étude complète est à lire ici.
L’Autorité publie les premiers indicateurs du marché du #transport #ferroviaire en 2019 avec un focus sur l’offre de transport durant la crise de #Covid_19.
À lire aussi, une comparaison France-Europe, ainsi q'une enquête sur les voyageurs #TGV. @SNCFhttps://t.co/h4nwCGmx9o— Autorité de régulation des transports (@ART_transports) July 22, 2020