
On doit cette info au Trésor Public, et ses calculs sont sans appel : vous ne payez qu’un tiers de ce que dépense l’État pour vous permettre de rouler.
Radars, assurances, péages, stationnement… vous trouvez que votre voiture vous coûte cher ? Le ministère estime qu’il paie plus que vous. Plus exactement, les taxes collectées auprès des automobilistes ne suffisent pas à équilibrer leur coût. C’est ce que démontre une note publiée fin avril par la direction générale du Trésor en additionnant les charges que supportent les collectivités et l’État. En moyenne, les automobilistes règlent seulement 36 % de l’ardoise.
Au rang de ces charges, on trouve bien sûr la création et l’entretien des routes, les embouteillages, qui créent des nuisances à traiter dont le bruit, la gestion des accidents qui nécessite des policiers, des soignants, des réparations… Mais aussi bien sûr la pollution, dont les ravages en France coûtent 770€ par an par habitant.
Le tout épongé par vos impôts ? Pas seulement. Ces coûts sont aussi financés par les taxes que vous payez en achetant un véhicule (la TVA), du carburant, et en réglant diverses charges régulières. Mais tout cela reste insuffisant. En d’autre termes, face à la masse de voitures sur leurs routes, les collectivités s’appauvrissent. Sauf sur l’autoroute. Une raison pour que demain le péage devienne le modèle de notre réseau routier ?
Direction générale du Trésor – Les usagers de la route paient-ils le juste prix de leurs circulations ? https://t.co/ocghiW7ABJ J'ai hâte de voir le trésor-éco sur l'alcool 🙂
— Sebastien Turban (@PtitSeb) April 27, 2021
Sortez porte-monnaie et mouchoirs. Depuis 2019, le Trésor soutient que les solutions consistent à installer des péages urbains à l’entrée des villes, notamment pour les diesels dont le carburant est moins taxé que le sans-plomb. Une hausse, ou au moins une modulation, des tarifs du stationnement est également suggérée. Sauf que la voiture n’est pas le seul mode de transport qui coûte plus que ce qu’il rapporte directement : c’est le cas des transports en commun, largement subventionnés, et des cyclistes et trottinettes qui ne règlent ni carburant, ni péages, ni essence. Il va falloir repenser la distribution des charges entre tous les usagers de la route. Mais qu’on se rassure, cela n’arrivera pas entre les élections régionales de juin et la présidentielle de 2022…