
Des tests ont démontré que la prise de cannabidiol seul n’altère pas assez l’attention ou les réflexes pour qu'il soit légalement interdit. Tout mélange ou combinaison de substances sera par contre fatal…
Road (bien) tripée. Des universitaires de Sydney et de Maastricht ont procédé à un curieux test en faisant inhaler des doses de cannabidiol (CBD en abrégé) à des cobayes volontaires avant de les faire conduire une centaine de kilomètres sur voie rapide. D’abord 40 minutes après absorption, puis une seconde fois 4 heures après. Ils ont ensuite étudié les écarts type de position du véhicule (SDLP) pour constater s’ils déviaient de leur route ou non. Contre toute attente, les résultats différaient complètement de ceux qui avaient pris du THC, l’autre substance active du cannabis.
Tu roules ? Éteignez Snoop Dog maintenant, et prenez une bouffée d’air frais, car cela devient scientifique. Selon l’étude publiée par le docteur Thomas Arkell, les facultés des conducteurs étaient légèrement altérées 40 minutes après l’absorption de CBD – substance plus légère et privilégiée dans les prescriptions de cannabis thérapeutique – et à nouveau normales 4 heures plus tard. À l’inverse, toute prise de THC ou combinaison des deux substances montrait des carences et des retards dans les réflexes.
Cette étude permet d’affirmer que les prescriptions de cannabidiol ne devraient pas impacter la mobilité des malades, ce qui est une bonne nouvelle. Comme le clame le Dr Arkell : « La sécurité routière est une préoccupation majeure », et ces recherches vont aider à définir des lois autour de la légalisation des différents cannabinoïdes. Elle n’incite pas à la prise et ne peut aider à faire la différence entre les deux substances chez les consommateurs, mais elle permettra au législateur de formuler des contraventions réalistes plutôt qu’inutilement répressives.
On rappellera évidemment, là encore à titre préventif, que l’usage de produits stupéfiants est interdit par la loi qui prévoit des peines maximales d’un an d’emprisonnement et de 3750 euros d’amende. Depuis la réforme du 1er septembre 2020 et l’entrée en vigueur des dispositions de l’article 58, les consommateurs de drogue (dont le cannabis) peuvent recevoir une amende de 200 euros. Si l’amende est réglée sous quinze jours, elle est réduite à 150 euros.