
En Amérique du Sud, un activiste organise des cérémonies de mariage étonnantes. Derrière le symbole, c'est un moyen d'attirer l'attention sur des catastrophes environnementales évitables.
L’acteur péruvien Richard Torres en est probablement à son dixième mariage. Pardonnez le chiffre approximatif, mais quand on se marie aussi souvent que lui, on finit un peu par perdre le compte. Mais l’avantage lorsqu’on épouse des arbres, c’est qu’il n’y a pas besoin de divorcer avant de se remarier.
Quand on sève, c’est pour la vie. Richard Torres est un forcené de l’activisme. Pour cet environnementaliste convaincu, on ne répétera jamais assez que la planète est en danger. Pollution, conflits armés, industries peu scrupuleuses… Voilà autant de bourreaux qui assassinent chaque année des millions de pauvres arbres, les poumons de notre planète. Alors Richard Torres n’épouse jamais complètement un arbre au hasard. Les lieux sont souvent symboliques. En 2014, il avait passé la bague à un arbre de Bogota, en Colombie, pour inciter les FARC – une guérilla révolutionnaire marxiste alors en exercice – « à planter des arbres plutôt que de faire la guerre ».
Depuis 2016, l’écologiste péruvien a jeté son dévolu sur le Mexique. En proie à des affrontements très violents, la protection des forêts n’est pas le souci des autorités locales, déjà bien occupées par les différents cartels qui mettent le pays à feu et à sang. Résultat, certaines forêts paient un énorme tribut et sont soumises à un abattage méthodique et illégal de la part de contrebandiers organisés.
Cette déforestation sauvage a des effets dévastateurs sur l’environnement, accroissant des sécheresses déjà catastrophiques. Torres a décidé de braquer les projecteurs sur ce génocide silencieux.
Mariages à la chêne. Et à force de prêcher et d’enquiller les unions, l’ami Richard a réussi à embarquer d’autres bonnes âmes dans sa quête d’amour végétal. Des Mexicaines viennent ainsi d’organiser une cérémonie dans l’État d’Oaxaca, l’un des lieux tristement phare de cette déforestation sauvage.
Quant à Richard Torres, il avait conclu l’année 2017 en organisant une immense cérémonie à Lima, au Pérou, à domicile. Et cette fois, le comédien avait revêtu les habits de prêtre pour célébrer les unions d’une vingtaine de Péruviennes, toutes drapées de blanc, avec autant de jolis arbres. Après le traditionnel baiser, Richard leur a demandé de bien prendre soin de leur mari, sans préciser aucune obligation de fidélité. C’est l’un bon des côtés de ces mariages, la nature n’est pas jalouse, ni exclusive.