
Un maker philippin, excédé par les embouteillages qui paralysent Manille, s’est lancé dans la fabrication d’une voiture volante. Aujourd’hui, son appareil vole à 7 m de haut.
Manille est une mégapole de 12 millions d’habitants. Chaque année on y vend 300 000 nouveaux véhicules qui iront s’entasser sur les axes de circulation insuffisants pour tout ce petit monde. Les bouchons du matin durent plusieurs heures. Un cauchemar. Alors, en 2012, le jeune Kyxz Mendoza a craqué. Lui qui aimait déjà bricoler des appareils s’est dit qu’il pouvait inventer un appareil capable de dépasser ces problèmes de trafic.
Il a d’abord pensé à un genre d’hoverboard qui volerait haut (pas de chance, ce Marseillais volant y avait pensé avant lui), avant d’envisager une voiture volante allégée. « J’aurais aimé que ce soit une voiture de sport, confesse-t-il, un genre de Lamborghini volante. »
Crash & retry. Il a fallu six ans d’expérimentations et autant de prototypes pour aboutir à l’Ultralight Aircraft. « La conception est passée par pas mal d’essais et d’erreurs. Certains matériaux se sont enflammés à l’essai, d’autres ne fonctionnaient pas. » Ni roues, ni volant, l’engin tient désormais plus du drone format XXL. La nacelle en fibre de carbone, super légère donc, compte pas moins de huit rotors pour la soulever. Une structure en métal assure un minimum de sécurité en cas d’atterrissage forcé.
Toucher le ciel. En juillet dernier, Kyxz a réussi un vol inaugural dans la dernière version de l’Ultralight Aircraft, passant et repassant au-dessus des autobus. Il estime pouvoir tenir une quinzaine de minutes en vol, ce qui est court mais suffisant pour des sauts de puce en ville. La recharge prend deux heures et demi.
Avis aux téméraires, sa startup Koncepto Myllenia met en vente son multicopter et recherche des investisseurs, soit pour en produire d’autres, soit pour lancer la fabrication d’une voiture volante. Kyxz ne lâche rien.