
2020 aura été une année noire pour le pétrolier, et pas dans le bon sens du terme. Alors Total semble décidé à effacer l'ardoise en se renommant TotalEnergies.
Relooking total. Pour le groupe Total, cela ressemble à une grande première : cela fait presque 20 ans que le groupe n’avait pas changé de nom. La dernière fois, c’était le 6 mai 2003 suite à l’absorption totale d’Elf Aquitaine ; une opération qui avait permis à l’entreprise française de quasi doubler ses effectifs et son chiffre d’affaires. Mais les temps ont changé, visiblement. Poussé par les actionnaires et le grand public, acculé par une année 2020 morose pour les transports en raison du coronavirus, Total semble enfin prêt à définitivement tourner le dos aux énergies fossiles. C’est du moins la déclaration solennelle de son PDG Patrick Pouyanné, dans un message publié le 9 février dernier.
😊 @Total va changer de nom pour devenir #TotalEnergies. Ce nom ancrera notre stratégie de #transformation en un groupe multi-énergies. TotalEnergies, c’est Total, c’est toutes les énergies, c’est toutes nos énergies au service de nos clients !
👉 https://t.co/Np4z01fZqa pic.twitter.com/byiTKgIFBp
— Patrick Pouyanné (@PPouyanne) February 9, 2021
Au revoir Total, bonjour TotalEnergies. “En septembre [2020], c’était une idée dans une slide,” expliquait récemment Patrick Pouyanné lors de la présentation des résultat annuels de Total. “Nous voulons ancrer l’accélération de la transformation du groupe dans notre identité”. Cette envie de mutation profonde passera donc par la naissance de TotalEnergies, une nouvelle dénomination traduisant l’envie du groupe d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, et aussi d’assumer son ambition de devenir le poids lourd des énergies vertes – après des décennies à exploiter des forages de pétrole.
Le calcul est de ce point de vue rapide à comprendre : rien qu’en 2020, le groupe a perdu 7,2 milliards de dollars, contre 11,3 milliards de gains en 2019. La chute du prix du baril de pétrole couplé à la crise Covid-19 expliquent majoritairement cette dégringolade, et force la multinationale à accélérer son virage à 180°. Rien que cette année, le groupe prévoit de consacrer 20% de ses bénéfices aux énergies renouvelables ou dites “non polluantes”.
🇺🇸️☀️Proud to add 2.2 GW to our US #solar portfolio. With this new acquisition, we will:
⚡ supply #greenelectricity to all our US industrial sites
📈 strengthen our 🇺🇸 presence by developing close to 4 GW of ♻️power capacityRead more here: https://t.co/6811GUN05g👈
— Total (@Total) February 5, 2021
Des émissions aux vraies missions. Alors, TotalEnergies, futur champion de la transition énergétique ? Après tout, pourquoi pas. Là encore, son PDG exprime très clairement le souhait de “produire plus d’énergie, mais moins d’émissions [de Co2]“. Pour acter ce changement, il faudra néanmoins attendre l’assemblée générale des actionnaires prévue le 28 mai 2021. Quoi qu’il en soit, et malgré la crise Covid-19, le groupe n’a pas oublié ses actionnaires : Total serait selon Business Insider l’entreprise française qui a versé le plus de dividendes en 2020. On ne peut pas changer le logiciel du jour au lendemain…