
Alimentée à l'énergie solaire, cette machine avale tout ce qui flotte, que ce soit des détritus ou des nappes d’hydrocarbure. Demain elle pourrait aussi sauver nos rivières.
En avant. En vacances à Sète, le rugbyman argentin Alfonso Peral est horrifié de l’état des eaux, salies par les déchets plastiques et les résidus pétrolifères. Pas du genre à se dégonfler face à un problème, à peine rentré dans la Creuse, il rassemble deux collègues de son club sportif et conçoivent un premier prototype. En 2007, leur aspirateur maritime qui récupère les déchets flottants est prêt.
Essai transformé. À Limoges, le projet emballe ses premiers spectateurs. Rapidement, le Recyclamer rejoint l’incubateur d’innovation et reçoit l’aide des élèves de l’école d’ingénieurs de la ville. Quelques mois de travail supplémentaires vont permettre d’ajouter un filtre spécial afin de capter aussi les pollutions chimiques dues aux hydrocarbures.
« L’embarcation est électrique et munie de capteurs solaires », décrivait au Parisien Pierre Guilhen, également impliqué dans cette association, pour souligner l’autonomie de l’aspirateur qui fonctionne sans émettre de pollution.
La gamme s’est aussi élargie pour convaincre le plus grand nombre de clients : un petit modèle est adapté aux manœuvres dans les ports, un moyen pour nettoyer les côtes du littoral, et un Recyclamer XL de 5 mètres de long qui peut voguer en pleine mer. Ce dernier a été présenté à La Rochelle au salon nautique du Grand pavois et des ports méditerranéens en ont déjà fait l’acquisition. Demain, il pourrait aussi bien remonter les lits des rivières et nous débarrasser des pollutions d’industriels peu scrupuleux.