
Avec la multiplication des robots dans notre quotidien, leur place dans nos sociétés risque de bouleverser nos habitudes. En cas d'embauche, doivent-ils payer des impôts ? Ont-ils des droits ? Et que faire face à la maltraitance robotique ? Le Parlement européen s'est penché sur la question.
Cas d’école. Vous marchez dans la rue. On vous renverse. Votre cheville se brise. La logique voudrait que l’assurance du malotru s’occupe de vos soins médicaux. Problème, l’individu est un robot livreur de pizza. Qui est responsable ? Lui ? Son proprio ? Vous ? Bon, ok, en 2017, c’est de la science fiction, on ne l’a pas encore inventé. Mais les robots sont partout et la question va donc se poser bientôt.
Métro, boulot, robot. Début janvier 2017 justement, le Parlement européen a adopté un projet de résolution réclamant de la Commission des règles européennes en matière de droits des robots. Pas anodin. Il s’agit de prendre acte de la place de la robotique et de la réglementer à terme dans un cadre législatif. Si la question de la responsabilité civile du robot livreur de pizza est lointaine, celle du remplacement de l’homme par des machines au travail est brûlante. Le parlement veut donc anticiper, légiférer et repenser la viabilité des régimes de sécurité sociale.
Si une machine remplace un employé, devra-t-elle être soumise à un régime de fiscalité particulier ?
Il s’agit de protéger les salariés, mais aussi de penser fiscalité. Si une machine remplace un employé, devra-t-elle être soumise à un régime de fiscalité particulier ? Votre patron devra-t-il payer des cotisations comme pour un travailleur humain ? Preuve que le sujet compte, le candidat à la primaire socialiste Benoît Hamon a évoqué la possibilité de faire financer la protection sociale par une taxe sur ces travailleurs remplaçant des ouvriers peu qualifiés.
SOS robot battu. Enfin, il va aussi falloir établir une classification : notre fameux robot livreur ne boxant pas dans la même catégorie que votre aspirateur autonome. Et puis, l’éthique va jouer, pas seulement dans le sens auquel on pense. Souvenez-vous du tollé suscité par la vidéo d’Atlas, ce robot vaguement humanoïde « maltraité » à coups de bâton par un de ses créateurs pour montrer sa persévérance ! Ça marchera dans les deux sens. Dès lors, en donnant à nos cousins de ferraille des devoirs, nous devons aussi réfléchir à leurs droits. S’y mettre au plus tôt, c’est garantir que le passage à cette coexistence, en passe de devenir incontournable, se fera le plus… respectueusement possible.