
Il existe un vrai trafic
Le trafic est immense. On compterait près de 5000 tigres aux Etats-Unis. Depuis des siècles, les stars et les fortunés ne cessent d’essayer de se procurer des animaux rares et exotiques, sortes de trophées.
Ils sont moins d’1% de la population mondiale a pouvoir s’offrir ce type de compagnie. Les riches adorent les animaux exotiques ! Ça vous étonne ? Et pourtant, les exemples sont nombreux : Justin Bieber s’est procuré un singe capucin – avant de l’abandonner à la douane de Munich… -, Elvis s’est vu offrir un kangourou – qu’il a finalement remis au zoo de Memphis car il n’arrivait pas à le dresser – et Pablo Escobar s’était constitué un véritable zoo exotique…
5000 à 7000 tigres se trouveraient même aux USA, dont seulement 400 dans des zoos habilités. “Aux États-Unis, personne ne répertorie ni ne suit les animaux exotiques destinés aux particuliers. Nous ne pouvons faire que de vagues estimations sur leur nombre et leur localisation”, explique à Motherboard Lisa Wathne, qui s’occupe des animaux sauvages à l’asso Humane Society. En Europe, la vente d’animaux est beaucoup plus surveillée. Elle assure que cet attrait pour les espèces exotiques ne serait qu’affaire d’égo :
“Quand vous voyez des tigres en laisse ou des serpents géants enroulés autour d’un humain, nul doute que leur propriétaire fait passer sa petite personne avant le bien-être de son animal.”
Et effectivement, on peut s’interroger sur la qualité de vie de “Baby Luv”, le kinkajou de Paris Hilton, qu’elle trimbale partout dans les tenues les plus extravagantes… Considérés comme des biens de luxe, ces animaux exotiques sont affichés comme des trophées sur les réseaux sociaux comme Instagram ou dans les films. Combien de fois avons-nous aperçu des aquariums ou des piscines de requins dans les villas des grands méchants gangsters ?
Une tendance qui ne date pas d’hier
“Des milliers d’années avant que les premiers zoos ne soient créés, les élites avaient déjà constitué des ménageries de créatures étranges, belles et féroces. Il ne s’agissait pas seulement de collections d’animaux de tous les continents, mais de bestiaires vivants à part entière”, rembobine Motherboard qui prend notamment l’exemple de l’empereur mongol Kublai Khan : “Selon Marco Polo, il possédait des léopards, des guépards, des tigres, des éléphants et 200 espèces d’oiseaux différents, qu’il gardait dans un parc privé”.
Il semblerait que rien n’ait changé. Sur internet, des sites recensent les prix des animaux exotiques par pays. Comptez 28 000 dollars pour vous offrir un éléphant, 3 200 pour un bébé tigre… Certains sites permettent même de s’en procurer un en quelques clics d’après Motherboard. Alors que le trafic est illégal, puisque la plupart de ces animaux de collection sont des espèces rares et protégées, la vente de certains animaux exotique est devenue courante sur le continent américain. Se procurer un singe serait chose aisée par exemple.
Mais pourquoi ne pas se contenter d’un chaton ? “On peut penser que pour les plus riches d’entre nous, le « sauvage » est devenu une ressource rare et donc désirable. Les humains dominent leur environnement depuis des millénaires, mais ne l’ont jamais vraiment conquis. Et qu’est ce qu’il y a de plus jouissif qu’un animal qui nous rappellerait que nous sommes devenus maîtres et possesseurs de la nature, du moins à un certain degré ?”, suppute Motherboard. On pourrait aussi se dire qu’ils n’ont rien de mieux à faire de leur argent, comme Pablo Escobar et son zoo… A Détours, on en est toujours au chat de gouttière. Et on va en rester là !