
Les temps d’attente s’allongent, rames et bus débordent et les tarifs s'envolent... C'est peu dire que l’ex Premier ministre, qui a pris ses fonctions fin 2022, a du pain sur la planche. Mais pas de panique : Jean Castex a dévoilé son plan d'action.
Tant d’attentes. « Il est vrai que cette qualité dans les transports publics exploités par la RATP s’est dégradée au cours des derniers mois » reconnaissait Jean Castex le 13 janvier, rendant des comptes à IDF Mobilités. De fait, au moins 1 bus sur 4 manquait à l’appel selon ses comptes, de même que 20% des métros. En cause, et ce malgré ses 70 000 employés, l’opérateur de transports publics fait face à un manque cruel de personnel alors que la fréquentation a retrouvé 90 % de son niveau d’avant le Covid-19.
Quelles causes à cette crise ? Dans son allocution, Jean Castex pointe en particulier, des démissions en hausse (1000 départs volontaires en 2022 contre seulement 400 en 2019) et des difficultés de recrutement à tous les niveaux : des chauffeurs mais aussi des agents de maintenance et de sécurité, postes moins visibles pour les usagers mais tout aussi important au bon fonctionnement du service. L’ancien Premier ministre, nommé à la présidence de la RATP fin novembre dernier, déplore aussi un taux d’absentéisme fort depuis la pandémie qui ne retombe pas. C’est pourquoi il a dévoilé un plan qui vise essentiellement les ressources humaines.
« Nous avons lancé un plan massif de recrutement » a-t-il annoncé, incluant 4500 embauches en 2023. Plus spécifiquement 2500 chauffeurs de bus et 400 conducteurs de métro sont recherchés, selon l’hebdomadaire Affiches Parisiennes. C’est le double de 2022.
Prochain arrêt… Volontaires. Pour garantir un tel volume d’embauches, les exigences et modalités de recrutement ont été revues et simplifiées, mais la régie compte aussi enrôler des diplômants en alternance et des contrat d’apprentissage. Enfin, des accords ont été signé avec les syndicats (UNSA et FO) qui ont accepté, entre autres, d’augmenter le temps de travail des conducteurs (+120 jours par an) en échange d’une hausse de salaire (372 € de plus par mois, brut) ainsi qu’une prime de pénibilité. Une réduction du nombre de jours de congés a aussi été acté : 115 d’ici 2024 contre 121 en 2022. Jean Castex estime qu’avec ce plan, une dizaine de lignes de métros seront déjà parfaitement rétablies dès le printemps et courant de l’été pour le réseau de bus.
Français, médaille d’or. Difficile de dire si les embauches suivront, ni même si cela suffira à rétablir les conditions de service. Mais, le nouveau président reconnaît déjà d’autres problèmes qui pèsent sur la RATP. Par exemple, les travaux de modernisation (extension de la ligne 14, automatisation de la ligne 4, remplacement complet de la 11…) et l’arrivée des Jeux olympiques, ajoutent une pression sur les lignes et le personnel. La hausse déjà validée du pass Navigo ne devrait pas probablement pas être rapidement digérée par les usagers au regard de l’inflation galopante.
Mais les usagers ne sont pas exempts de tout reproche : le nombre de bagages abandonnés a été multiplié par 4 en 3 ans ainsi que des incivilités sur les voies ; un grand laisser-aller qui génère d’immenses retards. Et autant de couacs qui font que la RATP et ses passagers devront encore faire face à de vives tensions jusqu’en septembre 2024.
Vous êtes sur la @ligne8 ou la @ligne12? On ne dirait pas comme ça, mais il y a un plan à la RATP pour "améliorer ces lignes «fragiles»'. https://t.co/P6KYHx2iss via @le_Parisien
— Jila Varoquier (@JilaVaroquier) January 24, 2023