
Lancé en janvier 2021, cet « Uber Eats » à la française veut redonner une place de choix aux restaurants de quartier. En attendant la livraison, qui devrait arriver prochainement sur l’application, les ventes à emporter sont d’ores et déjà disponibles.
1 euro de commission. Le marché de la livraison de repas pèse de plus en plus lourd. Grâce à leur force de frappe, deux applications, Uber Eats et Deliveroo, dominent les débats. 20 000 restaurants sont inscrits sur la première, 25 000 sur la deuxième. Sans surprise, il existe des alternatives, comme Resto.Paris ou encore Frichti, qui se taillent une grosse part de ce (très gros) gâteau. La dernière en date, on vous la présente : c’est Resto du Coin.
Lancé en janvier 2021, cet « Uber Eats » équitable s’est donné pour mission de redonner ses lettres de noblesses aux restaurateurs. Déjà, l’application recense les restaurants (et uniquement les restaurants, exit donc McDonald’s et autre Burger King) par ordre de proximité : seulement ceux près de chez vous sont disponibles en premier. Ensuite, Resto du Coin limite sa commission à 1 euro, contre 30% par commande pour les deux géants américain et britannique. « Si on fait le calcul en imaginant qu’un restaurant fait dix commandes par jour en moyenne et qu’on peut compter sur 1000 établissements, ce qui est notre objectif dans un an, on peut vite atteindre un chiffre d’affaires de trois millions d’euros sans passer par 30% de commission », expliquait récemment l’un des fondateurs, Yonathan Malet.
Proposer une alternative locale. Le coup du 1 euro « symbolique » est aussi une manière de soutenir les restaurateurs. Car ils sont nombreux, à cause des 30% de commission des grosses applications, à les bouder. Les raisons ? La livraison n’est pas leur cœur de métier ou ils ne font pas assez de marge pour encaisser ces 30%, comme ceux qui se spécialisent dans les pizzas, les sushis ou les burgers. En résumé, ça n’est pas rentable pour eux. Sans la livraison, ces restaurants ne peuvent pas non plus rester ouverts le soir. Un coup dur lorsque que le gouvernement décrète, par exemple, un couvre-feu à 18h sur l’ensemble du territoire. Comme l’application Resto du Coin est réservée aux restaurateurs, une autre idée a fait son apparition : celle de proposer aux restaurants de ne mettre « sur la carte » que quelques plats, pouvant changer tous les jours en fonction des arrivages et des envies.
Juste après son lancement le 19 janvier, déjà 300 restaurants étaient inscrits sur l’application à Paris, mais aussi à Rennes, Lyon, Lille ou encore Nancy. « Beaucoup d’utilisateurs sont aujourd’hui conscients que ces applications [Uber, Deliveroo, ndlr] rognent les marges des entreprises, mais tout le monde les utilise quand même parce que leurs services sont extrêmement performants et très pratiques, confesse Yonathan Malet au Figaro. Notre idée est donc de fournir tous les avantages de l’application, notamment la rapidité et la simplicité, tout en remplissant un cahier des charges plus équitable. »
Click and collect. Pour le moment, le service de livraison n’est pas encore disponible. Une fois les livreurs “recrutés” (ils seront indépendants comme chez les autres applications), le prix de la course sera plus ou moins fixe, autour de 5 euros, et sera pris en charge par le client et le restaurateur. Un tarif possible puisque les courses se feront dans une zone limitée : « On veut limiter les livraisons au quartier, aux rues adjacentes, pour diminuer les frais », poursuit Yonathan Malet dans Libération. Si vous êtes clients, il faudra compter environ 2,90 euros en plus si vous souhaitez une livraison à domicile.
Pour Resto du Coin, l’objectif est clair : avoir 1000 restaurants dans son escarcelle d’ici à la fin de l’année et traiter environ 500 commandes par jour. Face aux géants, c’est un peu un combat de David contre Goliath. Mais l’idée de soutenir les restaurants locaux et les bistrots de quartier peut séduire.
Plus d’infos sur le site officiel.