
La plupart du temps, vous utilisez le vélo uniquement pour vous déplacer. Mais sachez qu’il est possible de le faire avec grâce et volupté. Cela s’appelle du cyclisme artistique et qui de mieux que Viola, la vice-championne du monde de la discipline, pour nous en parler ?
Le cyclisme artistique est une pratique peu connue de nos lecteurs, pouvez-vous nous expliquer en quoi cela consiste ?
Le cyclisme artistique est un sport en tant que tel. Il ne se pratique pas avec une mono roue ou une roue allemande, mais avec un vélo normal. On fait des figures comme des pirouettes, des rotations, des roues arrières ou avant dans un espace délimité. Lors des compétitions, la série de figures est analysée par un jury et selon la difficulté, on gagne des points. On ne fait pas du cyclisme artistique tout.e seul.e dans son coin, il y a des compétitions officielles et nous prenons part aux championnats du monde de cyclisme sur route. Des fédérations sont présentes dans de nombreux pays comme en France, mais la plupart sont en Europe.
Avec quel vélo fait-on du cyclisme artistique ?
Déjà, il faut qu’il ait deux roues… Ensuite, il ne faut ni frein, ni amortisseur ni vitesse. On doit pouvoir aller de l’avant à l’arrière sans difficulté. Si vous voulez vous en procurer un, il s’agit d’un vélo fixie sans vitesse. Certaines figures sont d’ailleurs possibles uniquement avec ce vélo. On peut faire des tricks avec un vélo normal, mais cela limite les possibilités et on ne peut plus appeler cela du vélo artistique.
Quelles sont les figures les plus iconiques ?
Mes positions les plus connues sont les transitions. Je suis en roue avant et je grimpe sur le vélo pour faire une roue arrière. Je peux aussi faire des pirouettes sur une roue avant, mais ce qui reste le plus dur est d’être en appui tendu à une main sur le vélo. Si on fait ça sans entraînement, on peut se blesser gravement.
Quelles sont alors les qualités nécessaires pour commencer ?
Il est nécessaire d’avoir une bonne condition physique, même si l’on apprend beaucoup dans la pratique. On doit aimer l’exercice, être souple, avoir une bonne résistance et endurance car les exercices demandent une bonne tenue de son corps. Surtout, on doit être courageux car certaines figures peuvent être effrayantes de prime abord et on doit surpasser ses peurs.
De ton côté, comment es-tu tombée amoureuse de ce sport ?
J’ai commencé à six ans dans un club de mon village en Allemagne. Mon frère a voulu commencer à en faire et je l’ai imité. Dans ce club, j’ai pu m’entraîner dans un environnement sécurisé sous la surveillance d’un coach où les chutes pouvaient se faire sans gravité. Pendant 20 ans, j’ai tant aimé que je me suis entraînée 20 heures par semaine et maintenant je suis vice-championne du championnat du monde.
Est-ce qu’il y a quelque chose que tu ne peux pas faire à vélo ?
Lors de mes vidéos, j’ai essayé de jongler. Dans une autre, j’ai changé mes habits et fait du hula hoop. Après réflexion, je ne vois rien que je ne puisse faire à vélo pour le moment, seuls mes prochains essais me le diront…
Pour suivre Viola sur Instagram, c’est par là.
Crédits photo de Une : Graeme MacDonald